-{ Secrets Town
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 Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]

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Lilith Anguis
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MessageSujet: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeMer 20 Mai - 21:49

Lilith Anguis rabattit la collerette de sa redingote d’homme, couleur de nuit, et leva les yeux vers le ciel ; l’averse grondait au loin, encombrée par les prémices menaçants d’un orage tonitruant ; les nuages s’amoncelaient au-dessus de sa tête tandis qu’elle parcourait la ruelle déserte d’un pas lent et calme, s’attendant d’un instant à l’autre à croiser le regard d’un Hunter passant par là ; elle n’avait aucune envie de chercher le conflit ce soir là, mais peu lui importait, finalement. Plus rien, depuis longtemps, n’importait en son esprit.

Tuer n’était pas une option.
La violence n’était pas facultative.

Elle soupira doucement, ses doigts fins et blancs accrochés à son col haut, et son souffle se condensa en une tendre buée grisâtre. Ses cheveux blonds cascadaient en lourdes ondulations sur ses épaules étroites, et ses escarpins plats battaient le pavé de leur rythme languide ; elle avait le teint doré mais fatigué, et sa gorge dissimulée par la redingote et le long foulard gris-bleu relâchait au compte-goutte le parfum froid de l’hiver et des perce-neiges ; l’idée de dégainer une cigarette effleura lentement son esprit, sans entrainer des suites ; elle marchait sans but dans la ville embrumée, dans l’attente d’une joute verbale, d’un combat dans lequel elle pourrait plonger tête baissée, un Hunter ou un Sorcier à tourmenter – ou, encore mieux, un petit Autre insipide à séduire avec légèreté, quitte à rentrer chez elle à son bras. Elle avait beaucoup d’estime pour la sensualité des Autres : après tout, ils n’avaient que ça pour eux.

Leurs talents au pieu, hein.

Fermant les yeux un instant, elle marcha droit, à l’aveuglette, au cœur des impasses tentaculaires de la capitale meurtrière et fantôme ; pendant un bref instant, elle fit un avec les éléments, caressée par la brise glaciale, les joues giflées par ce froid délicat et enjôleur ; les tympans compassés par le ronronnement viril du tonnerre lointain, par la rumeur de cette ville déliquescente, les cris dans le centre, le crépitement, qui sait ? Des flammes, peut-être… ses mains dansaient avec le zéphyr, effleurées par les gouttes rares de la pluie nouvelle, son odorat s’aiguisait sous le parfum frais de la pierre sous ses pieds, de l’herbe non loin, mouillée et odorante, dans l’effluve électrique de l’orage, et l’once presque imperceptible de cette odeur discrète et obsédante de tabac froid qui émanait de son manteau masculine ; soupirant légèrement, stoppant son pas en aveugle et gracile funambule, elle resta sur le filin parfait de son monde plongé dans les ténèbres, s’enlaça entre ses bras en resserrant les pans de la redingote, et inspira.

Peut-être qu’ils comprenaient cette sensation de toute-puissance, ses faux-frères. Ceux de sa race qui contrôlaient un élément à part entière. Se sentaient-ils en osmose avec leur compagnon élémentaire, Lilian Shester communiait-elle avec le feu, Rosalie avec l’électricité, Koviho avec l’eau, Lliana avec la terre ? Se sentaient-ils hors d’eux-mêmes, et en paix ?

Agacée, elle rouvrit les yeux, repoussa les mèches blondes qui lui barrait la vue, et fusilla un point aveugle du regard pour tourner vers elle-même sa colère ; depuis quand se permettait-elle d’envier ceux qui avaient cette toute puissance naturelle ? Après tout, elle pouvait taillader le joli minois de la sauvageonne, mutiler à mort la petite chef, faire chialer le gamin et massacrer les fleurs de la dernière ; elle n’avait pas besoin d’une résurrection engendrée par un flux flamboyant, aquatique, terrien ou électrique. Elle reprit sa route d’un pas plus rapide, serrant les doigts autour du tissus, frileusement enfouie dans l’étoffe soyeuse, lorsque l’orage éclata ; évidemment. La pluie se mit à rugir sur le pavé, le tonnerre, d’un seul coup, à hurler par à-coups par-dessus sa tête trempée, et le ciel sombre vira au noir en une seconde ; alors qu’elle trottinait pour trouver un auvent, espérance utopique, ses cheveux imbibés ne tardèrent pas à étendre leurs ondulations le long de son cou et de sa poitrine, et à goutter abondamment sur ses joues et son manteau, tandis qu’elle rentrait le nez dans son col et serrait les dents ; elle aurait bien donner son pouvoir offensif pour une paire de bottes et un parapluie, tout à coup. Ses pieds gainés de velours se rompaient violemment sur les dalles, pulsant de douleur, et s’humidifiaient au contact des ballerines détestablement trempées ; jurant tout bas, elle bondit sous le couvert d’un toit légèrement escarpé, et cria pour confondre l’averse :


-
Bordel !

S
es yeux se posèrent sur les nuages tassés et sombres qui, de leur duveteuse rondeur, encerclaient Secrets Town, et patienta ; relâchant la pression de ses doigts sur son col, elle plongea la main dans la poche de son jean droit, et en sorti une cigarette longue et blanche qu’elle prit entre son index et son majeur avec une élégance non calculée ; fouillant fébrilement dans son sac noir de cuir qu’elle portait sur l’avant-bras comme une petite bourgeoise, de son autre main, elle tâtonna, et partit à la recherche de son briquet ; l’objet noir et filigrané de motifs or et turquoise affichait un « L » manuscrit. Le couvercle claqua, et, simultanément, une petite flamme dansa sur l’éclair bleu du gaz ; se renfonçant dans l’ombre pour échapper aux gouttes violentes et bleuâtres, elle alluma sa longue cigarette et laissa échapper la fumée dans un soupir d’agacement ; puis, défiant le ciel et les éléments, sans égard pour sa chevelure, ses vêtements et son visage déjà barbouillés de pluie, elle bondit en avant comme un jouet de sa boite, et sauta au-dessus de la flaque la plus proche en la fixant insolemment ; mais sa course téméraire fut stoppée nette par la silhouette qu’elle heurta de plein fouet, en étouffant un cri de douleur.


Dernière édition par Lilith Anguis le Dim 31 Mai - 0:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeJeu 21 Mai - 20:30

Thomas regarda tout autour de lui. Tout autour, de la pierre froide et sombre... Glauque. Et les épais nuages au dessus de sa tête n'était franchement pas pour aider à rendre l'endroit plus accueillant. Enfin, avait-on jamais vu quelqu'un trouver les ruelles du quartier sud de Secret-Town accueillantes... Il en doutait. Mais ça restait une question de point de vue. Après tout, le quartier sud n'avait pas pour tout le monde la même signification que celle qu'il lui accordait. Celle du passage à l'âge adulte. Du plus grand changement de sa vie. Hunter.
Alors bien sur, la question était suivante : Comment avait-il bien pu se retrouver ici, lui qui détestait tant cet endroit, ce quartier, ces rues. Par ennui. Le ciel couvert à l'extrême de la ville l'avait déconseillé de sortir de chez lui, il risquait d'y avoir de l'orage. Thomas n'aimait pas l'orage, il lui préférait une bonne pluie diluvienne. Pourtant, il avait finit par se lasser des quatre murs de son minuscule appartement, alors il était sortit. Il avait été à la boutique d'abord, histoire de vérifier si Nailah allait bien. En général, il n'avait pas besoin de ça, mais une petite vérification ne tuait pas, et le rassurait. Ensuite, il était parti courir. Un bon footing. Il n'y avait rien de tel pour lutter contre l'ennui. Et puis, il fallait bien ça pour entretenir cette musculature. Deux heures. Sans s'arrêter, dans les longues et sombres rues de Secret-Town. Il n'y avait personne, ou si peu. Il fallait dire qu'avec l'orage qui menaçait, nombreux avait été ceux qui avait dût suivre ce conseil qu'il avait songer à se prodiguer un peu plus tôt... Sa course effréné l'avait mené là. Dans cette ruelle. Glauque. Et puis, il s'était arrêté, pour respirer un peu, parce que mine de rien, sa course avait été usante. Juste assez pour que, lorsqu'il serait rentrée à l'appartement, après être passé vérifier que Nailah ne manquait de rien pour la nuit, il puisse s'effondrer comme une masse sur son lit, et dormir d'une traite jusqu'au lendemain. Il s'était appuyé contre un mur innocent aux agitations qui semblait agité le centre ville, et il avait pris le temps de se rasséréner. Doucement.

Et il avait pris la première goutte. Sur le front. C'était une pluie légère, fine... Pas une pluie d'orage... et Thomas se mit à espérer. À espérer que, peut-être l'orage frapperait ailleurs, plus au Sud peut-être... Pas sur Secret-Town. Tout de même, il préférait prendre ses précautions, aussi se releva-t-il. Il fallait encore qu'il passe voir si la perle de sa vie allait bien, qu'elle n'ait pas d'ennui alors qu'il s'octroyait quelques instants de footing. Il ne se le pardonnerait jamais. Bondissant subitement sur ses jambes, comme s'il venait de se réveiller, et que sa course remontait à des jours, il s'apprêta à repartir. En courant. Encore. Ce n'était pas une nouveauté, Thomas avait toujours eut besoin de se dépenser. Il était de ces hommes qui doivent courir, s'agiter, bouger pour vraiment se sentir bien. Et c'était pire depuis qu'il avait passé la puberté. Depuis qu'il était devenu un homme. Un Hunter. Courir sur le chemin du retour ne serait certainement pas un problème pour lui. Il arriverait chez lui à peine fatigué. Bien sûr, la fatigue viendrait plus tard, lorsqu'il se serait confortablement installé dans son lit. Là, alors, l'adrénaline retomberait. Sourde. Brutale. Et c'est comme une masse qu'il s'enfoncerait dans le sommeil.

Ça avait toujours fonctionné ainsi. Il n'y avait aucune raison que cela change.

Il leva le nez vers le ciel, comme pour vérifier qu'un éclair n'allait pas le frapper, et repartit dans son footing... l'espace de dix mètres.

Le choc fut assez brutale. Pas pour lui bien sur, il fallait plus qu'une petite chose - ce n'était pas de la suffisance, elle lui semblait petite comparée à lui même - comme ça pour l'ébranler, mais il ne doutât pas qu'avec la force qu'elle avait mis dans son mouvement, elle ait pu être légèrement secouée par la montagne qu'elle venait de heurter. C'est pourquoi, dans un geste aussi protecteur qu'instinctif, il la prit par les épaules, une étincelle soucieuse dans les yeux.

- Tout va bien ? Vous ne vous êtes pas fait mal ?

Égal à lui même, avec sa douceur naturelle, il ne pouvait que s'inquiéter pour elle, et il espérait qu'elle ne se soit pas fait mal, ou pire, qu'elle se soit blessée. Non, Thomas ne surestimait pas sa force, il en avait pleinement conscience au contraire. Le nombre de fois où il avait faillit blesser quelqu'un, lors de jeu tout simple, était effarant. Parfois, il se faisait la remarque qu'on aurait dû lui interdire de sortir tant il était dangereux. Évidemment, vous vous doutez bien que cela le laissait profondément ébranlé. Se savoir si dangereux, alors qu'on était si innocent, n'était pas des plus agréable.

Et là il était pris de remords. S'il lui avait fait mal, probablement qu'il s'en voudrait toute la nuit... et qu'il ne parviendrait pas à dormir, malgré son footing intensif.

- Excusez moi... Je ne regardais pas où j'allais. Tout est entièrement de ma faute.

Savait-il, l'innocent Thomas, qu'il se confondait en excuse face à une personne qu'il aurait mieux fait d'éviter ? Certainement pas.
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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeSam 23 Mai - 1:24

Mais quel imbécile !

La première pensée qui traversa l'esprit de Lilith après avoir heurté Thomas, fut une insulte. Cet abruti massif llui avait forcément déboité une côte, ou une épaule; la main sur sa clavicule douloureuse, à travers sa redinguote, elle jura violemment et tout bas alors qu'il s'inquiétait de son bien-être en lui prenant les épaules; il se fichait d'elle ?! La douleur la faisait serrer les dents. Son ventre pulsait encore sous le choc, faisant écho à son coeur battant la chamade, et son épaule et abdomen vibraient de souffrance dans le silence. Ses cheveux glacés par la pluie diluvienne revenaient sur son visage en dissimulant ses traits fins, elle les repoussa d'un geste ample et en profita pour échapper à la tendre étreinte de l'affectueux jeune homme.

Elle le fixa droit dans les yeux, levant haut le nez pour croiser son regard, n'atteignant difficilement que la moitié de son épaule. Cette montagne de biceps et pectoraux était tout, sauf séduisante; son instinct circonspect lui souffla sa nature Hunter, et son air doux et innocent, ses grands yeux qui la fixaien, inquiets, achevèrent de l'agacer profondément; ne pouvait-il pas regarder où il allait, cet idiot ? Il marquait son affliction par sa voix douce et son altruiste geste de consolation, arguant sa douceur avec multiples triceps surdeveloppés; elle le foudroya de son regard turquoise et toisa sa tenue sportive, son grand corps massif et protecteur, ses cheveux de jais et ses traits fins, comme on fixe une erreur de la nature; elle articula lentement, semblant s'adresser à un attardé :


-
Bien sûr que c'est votre faute. Bien sûr que j'ai mal, espèce de danger ambulant. On ne sort pas de chez-soi quand on manque de tuer quelqu'un à chaque pas !

Elle serra les poings, ses prunelles toujours plantées sur le gentil musclor, et serra les mâchoires pour endiguer le flot d'insultes qui lui venaient à l'esprit; sa jolie figure et son corps digne d'un boxeur à l'apogée de sa puissance l'agaçaient au plus haut point; mais le pire était cette évanescente innocence qu'il arborait, cette douceur dans son timbre et dans ses gestes, et la beauté candide que conservaient les perles du ciel en roulant sur ses joues et entre ses mèches de jais, comme si elles auréolaient cet enfant dans un corps d'homme avec toute la tendresse de divinités inconnue. Alors que les gouttes de pluie roulaient sur les lèvres charnues, s'accrochaient aux cils épais, glissaient sur le menton pointu avec grâce, elle avait conscience de sa propre laideur, de sa cigarette au sol, de ses mains gelées, de ses lourdes ondulations crépitantes sous l'averse et de ses joues maculées de mascara; dans ses habits d'homme et son jean de femme, avec ce long foulard et sa chevelure en bataille, elle devait avoir l'air d'une souillon furieuse alors qu'elle comptait toujours sur sa toute puissance pour écraser l'adversaire, quel qu'il soit. Hors, cet homme, Thomas, triomphait aisément face à elle, en laissant vers elle déferler toute la pureté de son âme immaculée; il pulsait de sensibilité, et malgré son physique, si ce n'est gracile, du moins séduisant, il dégageait un impression de fragilité forte, de charisme paisible, qui lui déplut profondément. Elle assena violemment :

- Je ne sais pas comment vous allez rembourser mon épaule déboitée, sale forcené, mais vous allez banquer !

E
lle laissa courir ses yeux sur le beau visage et la tentation presque invariable qui accompagnait son Don lui vint, comme d'habitude; quitte à y perdre des forces, autant que ce soit de la belle, de la grandiloquente force prenant sa source dans le flux de la magie; elle eut un imperceptible mouvement de paupière, à peine un battement de cils, et visualisa la plaie qui la dédommagerait, et de son vice imprimé sur son visage sans innocence, et de la douleur persistante de son épaule; ce gentil benêt allait en voir de toutes les couleurs. En une fraction de seconde, elle vit la peau de la jolie pommette s'entrouvrir sur une entaille sanguinolente, peu profonde mais assez pour provoquer une abondance rougeâtre du plus belle effet, une belle diagonale bien nette et sans dentelage lugubre; la blessure apparut presque immédiatement sur le visage de Thomas; elle vit la peau s'ouvrir, le sang couler, la forme de la coupure s'approfondir et s'étendre sur quelques quatres centimètres qui certainement resteraient douloureux quelques jours, et même après cicatrisation pour un mois ou deux; son sourire s'élargit la plaie, et elle croisa les bras sur sa redinguote, resserrant autour de son cou son foulard bleu gris, et lâcha :

-
Eh bien, voila qui te donne un peu de charme, Hunter. Où est ton joujou meurtrier ?
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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeSam 23 Mai - 12:00

Avez-vous déjà vu un homme pleurer ? Dans de nombreuses sociétés, il avait toujours été dit que c'était un signe de faiblesse, que laisser les larmes couler, surtout chez un homme, était honteux, et à éviter en public. Thomas était une antithèse à lui seul : Un corps massif, fort, viril et brutal, mais un esprit innocent et fragile. Les mots de la jeune femme l'avait touché plus que personne n'aurait pu l'imaginer. Bien sûr, c'étaient des paroles qu'il s'était souvent dit, qu'il était trop dangereux pour sortir. Mais il était un chose de se le dire et une autre de se l'entendre dire. Surtout sur ce ton. Et Thomas avait eu envie de pleurer. Tout en sachant qu'il n'avait pas le droit, que pleurer c'était comme montrer qu'il était faible à l'ennemi. Mais il pleuvait, peut-être que personne s'en rendrait compte s'il s'autorisait un petit instant de faiblesse... "Un homme ne pleure pas Thomas." Comme s'il avait besoin d'aide pour résister à cette tentation infantile, la voix de Nailah résonna dans sa tête, apparaissant sous la forme d'un souvenir. Il avait quel âge alors ? Quinze ans ? Peut-être moins...

Nailah lui avait interdit de pleurer. Il ne pleurerait pas. Et c'est un regard parfaitement sec qui se fixa sur la belle blonde, lui qui jusqu'alors avait gardé les yeux tourné vers le sol, en signe de total excuse. Un regard sec, effectivement, mais toujours aussi empathique. Il lui avait déboîté l'épaule ?! Et voilà, malgré son footing, il n'arriverait pas à dormir de la nuit, se retournant, encore et encore dans son lit, en se sermonnant contre son inattention, et sur son danger. Il était un véritable danger public, et il faillit s'excuser, encore... Bien sur qu'il allait banquer, c'était parfaitement mériter, et il était même près à veiller sur elle le temps qu'elle se rétablisse s'il le fallait... Tout était entièrement de sa faute, et il le méritait.

Il allait d'ailleurs le lui dire, le tout assorti de nouvelles excuses lorsqu'il sentit une vive douleur s’insinuer à partir de sa joue. Vous connaissez sans doute la sensation, lorsque vous couper avec une feuille, il y a un moment où vous ne sentez rien, tout va pour le mieux, et subitement, sans même que vous ne compreniez comment vous avez pu vous blesser, la coupure se fait irritante, brûlante... et elle saigne. Thomas ressentit exactement ça comme ça, dans cet ordre là, et lorsque le sang glissa sur sa joue, tellement plus chaud que l'atmosphère ambiante, il se demanda comment il avait pu se blesser ainsi. Puis son regard se posa sur l'air satisfait qu'arborait la jeune femme en face de lui, et il comprit. Par il ne savait quel moyen - la magie sûrement - elle lui avait entaillé la joue, vengeance sûrement. Et elle était parfaitement mérité. Si comme elle lui avait dit, il lui avait déboîté l'épaule, il méritait amplement une simple coupure sur la joue. Aussi profonde soit-elle.

La douleur n'était pas intenable. C'était brûlant - mais fort heureusement la pluie évitait une infection qui aurait été direct si l'air avait été lourd et simplement humide -, irritant, et ça lui faisait indubitablement mal, mais c'était supportable. Et mérité. Il ne lui en voulait pas. Il se le refusait, même si partout en lui, jusque dans la moindre de ses cellules, on lui criait qu'il devait l'attaquer, venger son honneur, que ce n'était qu'une sorcière, qu'elle ne méritait pas la vie... Nailah aussi était une sorcière, et elle méritait la vie. Mais cette femme, ce n'était pas Nailah... Toute vie se valait. Elle n'avait rien fait à sa protégée, elle ne méritait pas la mort. Surtout pour une blessure aussi sommaire que celle si. Aussi profonde soit elle.

Pourtant, c'est un regard plein d'incompréhension qu'il vrilla sur elle. Et de peine. Elle lui avait fait mal tout de même. Joujou meurtrier ? Le sang coulait doucement sur sa joue, il avait contourner sa joue, et suivait maintenant la ligne naturelle de sa mâchoire. Joujou meurtrier ? Qu'entendait-elle par là ? Hunter. Parlait-elle de... Oh. Il tourna brièvement vers le manche doré de l'épée qui reposait dans son dos. Bien sûr, quoi qu'il fasse, il l'emmenait partout où il allait. Elle devait peser dans les quarante kilos, mais il se sentait tout nu lorsqu'il ne l'avait pas avec lui. Et puis, c'était sensé être une part de son âme. Il se devait de l'avoir toujours sur lui. Ne serait-ce que pour ne pas avoir à aller la chercher si Nailah était en danger.

Pourquoi voulait-elle savoir cela ? Thomas fronça les sourcils. Peut-être s'attendait-elle à ce qu'il souhaite se battre, ce qui aurait été légitime s'il avait été n'importe quel Hunter assoiffé de vengeance et de sang. Mais il n'était pas n'importe quel Hunter, et cette blessure n'était que justice.

Soudain, comme s'il prenait conscience de l'endroit où ils se trouvaient, il jeta un regard angoissé autour de lui. Il n'aimait pas traîner dans les alentours. C'était dangereux, tant pour lui qui était un fugueur, que pour elle, qui était une sorcière. Et puis, avec la pluie qui leur tombait dessus, s'il ne souhaitait pas que sa victime soit malade, il valait mieux se mettre à l'abri. N'importe où. Ailleurs. Son jogging blanc était déjà trempé et, se risquant un regard sur ses vêtements à elle, il s'aperçut que ce n'était pas franchement mieux. Les quelques gouttes de pluie s'était transformé en averse.

- Je te propose qu'on aille se mettre à l'abri, pour discuter des modalités de ma... dette.

Sa voix était douce, calme, posée. Grave et profonde. Il portait sur elle un regard protecteur. Il ne fallait pas qu'elle tombe malade. Pas à cause de lui. Pas encore. Se serait ajouter une pierre de plus au mur de sa bêtise, et il ne se le pardonnerait pas.
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Lilith Anguis
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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeDim 24 Mai - 13:50

Spoiler:


Lilith resta un instant interdite devant le regard profondément douloureux du Hunter, et son calme olympien. Son visage ne bougea pas, resta impassible et doux, et en aucun cas ne se mua en un foudroyant masque de colère et de mépris. Il essuya doucement sa joue sanguinolente, d’un geste agréable et innocent, et la regarda avec une tendresse presque paternelle, dévisageant son manteau trempé et ses cheveux dégoulinants. Il avait dans les yeux une étincelle d’inquiétude envers autrui, non, envers elle, qui la choqua profondément. Elle entrouvrit la bouche pour lâcher une insulte ou un grondement de pitié, mais il leva ses yeux sombres sur la pluie, sur la fraicheur ambiante, comme s’il y voyait un étrange symbole un peu effrayant, et dit d’une voix câline :

-
Je te propose qu'on aille se mettre à l'abri, pour discuter des modalités de ma... dette.

Il y avait une protection dans sa voix, une culpabilité dans son regard, qui la mirent mal à l’aise. Depuis quand les Hunters lui proposaient de l’aide ? Elle n’était qu’une paria, qui, voguant entre deux sociétés, deux clans en temps de guerre, n’était guère mieux qu’un traitresse, qu’une petite forcenée qui se targuait d’être résistante tout en agissant comme une collaboratrice. Elle plissa les lèvres et hésita un bref instant ; la pluie lui semblait tout à coup beaucoup moins dangereuse que cet homme étrange, cet adulte enfant aux bras forts et à la voix délicate. Elle n’avait aucune envie de se prendre d’affection pour cette étrange âme innocente, et devenir du même coup l’amie d’un mr. Muscle qui, de toute évidence, rejetait les principes des Hunters quant au meurtre des Sorciers. Etait-il… un pacifiste ? N’utilisait-il jamais l’arme énorme et effarante qu’elle venait de remarquer dans son dos ? Et si lui-même n’était qu’un leurre, un taré qui, avec ses yeux de velours et sa voix soyeuse, allait l’emmener dans un coin sombre, la violer, et lui trancher la tête.

Elle darda sur lui un regard mauvais, mais il la fixait toujours gentiment, semblant hésiter à entourer ses épaules de nouveau, le sang pourpre roulant doucement sur l’angle de sa mâchoire sans qu’il n’y prenne garde, patientant doucement comme un enfant poli. Elle serra les lèvres et les larmes lui montèrent aux yeux. BRAVO, imbécile ! Il lui faisait fondre le cœur avec ses petites timidités semées dans ses œillades et ses gestes, sa douceur adorable, et une salve d’affection incongrue et ignoble lui monta à la tête, comme une bouffée de chaleur, et amena le rose à ses joues ; le foudroyant du regard difficilement, elle prit son bras, massa de l’autre main son épaule – non pas déboitée – douloureuse, et acquiesça sèchement.


-
Ouais, allons-y.

S
a voix trembla quelque peu, mais elle parvint à sauvegarder le peu de dignité qui lui restait après cette intempestive montée de sanglot attendri.
Elle le tira en avant –enfin, il avançait, car vu le poids de muscles, elle n’aurait pu le tirer que sur quelques centimètres, et ce, avec plusieurs minutes d’efforts certains-, le nez baissé, repoussant ses cheveux en bataille d’un geste sec. Elle parvint jusqu'à un toit avancé qui leur faisait un abri, et regarda lentement par la fenêtre, sans lâcher la manche de l’homme étonnant, qu’elle tenait d’ailleurs compulsivement ; la maison au toit avancé était vide et sombre, et la première fenêtre, à l’étage au-dessus, brisée, attestait de l’abandon des lieux ; une odeur de renfermé auréolait la porte et le cadre d’une autre fenêtre, et le noir de l’intérieur était légèrement effrayant. Alors que le tonnerre rugissait autour d’eux, elle envoya son pied dans la porte, qui vibra sans s’ébranler tout à fait. Elle jura, releva les pans de sa redingote en lâchant la chère manche, repoussa sa crinière dorée et leva le pieds une nouvelle fois, pour frapper de toutes ses forces le bois flotté. La maison abandonnée, certainement par de gentils Hunters qui s’étaient fait proprement butés par son clan, résista à deux autres attaques, et elle s’apprêta à pratiquer une large entaille béante dans le bois, lorsqu’elle se rappela de la présence de Thomas. Son épaule et ses cotes pulsaient de douleur dans l’effort, et elle tourna le visage vers lui, folle de rage devant ses tentatives impuissantes, et ordonna d’une voix dure :


-
Défonce cette porte !

E
lle voulait être au sec, et elle voulait cette maison. Elle s’écarta et attendit que le bon vouloir du jeune homme les entraine vers une chaleur notoire.
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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeDim 24 Mai - 17:00

Thomas haussa d'un sourcil. C'était plus de l'inquiétude qu'autre chose... Sa voix tremblait, comme si elle allait pleurer... Il eut un frisson d'éffroi : La douleur était donc si violente ? Il lui avait peut-être cassé quelque chose. Une nouvelle bouffé de remord monta en lui. Il était un vrai danger public, en restant auprès d'elle, n'allait-il pas la blesser encore plus ? Peut-être devait-il au contraire s'éloigner d'elle, pour ne pas la blesser... Ou fallait-il lui laisser le choix, et ne pas décider à sa place. Oui. C'était encore la meilleure chose à faire, et c'est d'ailleurs ce qu'il s'apprêtait à faire lorsqu'elle l'empoigna par la manche. Que faisait-elle ?

Docile, Thomas se laissa entraîner, intrigué par ce déplacement qu'elle lui imposait. La pression aposé par son corps minuscule était risible pour le jeune homme, et il aurait été si simple pour lui de refuser de la suivre. Mais il n'avait aucune raison à cela, et il était, à vrai dire, vraiment très interresser par l'endroit où elle pouvait l'emmener avec tant de determination. C'était étrange comme situation : Il y avait cette fille, trempée, les yeux plein d'une douleur que Thomas se reprochait entièrement, et un air décidé et colérique sur le visage. Et à la manière de longue traînée de larmes, la pluie avait fait couler sur ses joues des traîné noir aussi horrible que fascinante. Thomas ne se serait lassé d'observer ses larmes artificielles à la consistance si étrange glisser - d'autre aurait dit baver - sur le visage de la jeune femme. Mais elle préfèrait lui tourner le dos, le soustrayant à cette fascination étrange. Malsaine. Depuis quand voir une femme pleurer des larmes noirs - et ce même si la femme en question ne pleurait pas réellement - était fascinant ? C'aurait dût être répugnant, ç'aurait dût le faire souffrir... Mais non. Lui, d'ordinaire si compatissant... Empathique. Comment pouvait-il trouver du plaisir à observer une femme pleurer. Aussi fausse que soit ces larmes. La douleur, elle, était réelle. Il la faisait souffrir.

- Défonce cette porte

Le jeune homme eut une expression surprise. La dette qu'il avait à son encontre ne méritait pas qu'il commette un acte illégale. On entrait pas chez les gens ainsi, surtout en défonçant une porte. C'était d'un barbare. Puis soudain, il s'apperçut que toutes les lumières étaient éteintes... il y avait même un carreau de brisé, à l'étage, preuve que si un jour il y avait eu des gens à habiter ici, aujourd'hui, ce n'était plus le cas. Plus du tout au vue de la poussière épaisse qui obscurcissait les vitres... Il jeta un regard vers elle... Elle semblait attendre, impatiente ? Ce n'aurait pas été, en soit, vraiment étonnant, elle devait être gelée dans ses vêtements trempés, avec le vent glacé qui parcourrait la rue où ils étaient. Tout de même, il avait un peu de mal avec l'idée de défoncer. Et puis, sans porte, qu'est-ce qui les protégerait, une fois à l'interieur, du vent extérieur ?

Thomas était quelqu'un de délicat. C'est sans doute pour ça qu'au lieu d'exploser la porte à coup de pied, il sortit son immense épée de son dos.

Voir Thomas dégaîné était quelque chose d'assez étrange. Comme déjà dit, l'arme était imposante, et lourde. Et pourtant, c'était avec une facilité, et même avec grâce, qu'il la faisait glisser dans son dos. Doucement, comme s'il n'avait voulu faire de mouvement brusque, pour ne pas effrayer sa compagne de soirée. Bien qu'il doutât qu'elle soit facilement effrayable. La lame d'argent brilla dans un rayon fugace de lune. Lentement, presqu'avec tendresse, le jeune homme apposa alors la lame contre l'angle de la porte, du coté où se trouvait les verrous. Et lorsqu'il laissa l'épée glisser dans le minuscule interstice, ce fut comme s'il n'y avait jamais rien eu à cet endroit. Les multiples verrous et autres rempart qui avaient été installé là pour empêcher quiconque de rentrer s'étaient tout simplement coupés sous la pression énorme de la lame.

Alors Thomas rengaîna, comme si de rien, et poussa la porte qui s'ouvrit sans la moindre résistance. Et dans un geste d'une galenterie hérité d'on ne sait où, il invita la jeune femme à entrer. Tout les sens aux aguets, à la recherche du moindre danger qui aurait pu être tapis dans l'ombre de cette bâtisse.

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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeDim 24 Mai - 22:14

Spoiler:

Il ne prit pas la peine de défoncer la porte, non, monsieur fit la chose dans les règles, avec douceur et politesse. Elle le regarda faire avec agacement ; impossible. Ce monstre de muscle et de charisme n’utilisait sa force ni à fins perverses, ni à fins violentes, ni même pour la séduction. Patiente, elle le regarda dégainer son énorme épée et déplacer la charge colossale vers la porte ; il atteignit délicatement les verrous, les pourfendit comme un preux chevalier, et, en deux minutes, sans éclats, cris ou porte brisée, le battant s’ouvrait sous ses mains tendres et il lui laissait le passage.

Elle lui jeta un œil méfiant et le toisa une nouvelle fois, reprenant enfin un souffle calme et reposé entre ses cotes légèrement douloureuses. Alors qu’il s’ écartait, les yeux baissés, pour lui laisser le passage, elle endigua la pulsion d’embrasser sa joue trop haute et maculée de sang, et baissa le nez. Elle entra dans la maison sombre et déserte en marmonnant quelque chose qui ressemblait à un merci peu aimable, et soupira doucement. L’air était saturé d’odeurs vieillies mais plaisantes, comme celles du bois flotté, des parquets patinés, un souffle d’antiquité et de renfermé rappelant les atmosphères de grenier. Elle passa doucement ses mains ses joues pour enlever les trainées noirâtres du mascara, mais ne fit qu’étaler un peu plus le maquillage souillé ; son visage sans candeur avait des airs de chaton plein de suie, avec son nez retroussé, ses yeux mi-clos, ses lèvres tremblantes de froid et son menton un peu trop pointu ; elle inspira profondément le parfum du passé qui l’adoucissait, et resta immobile un instant.

La maison était étroite mais longue, et le dédale des pièces devait s’enchevêtré derrière la salle dans laquelle ils avaient débouchés, car une multitude de portes s’amoncelaient sur le mur du fond ; celle qu’ils infiltraient était assez grande, aérée, percée de quelques fenêtres rares, et emplie de meubles brisées ; un escalier montait à l’étage, dans un coin de la pièce ; sous une arcade de bois, s’ouvrait une cuisine sans porte débouchant sur une petite terrasse à l’arrière de la maison ; de toute évidence, ils étaient dans le salon, ou la salle à vivre, de l’ex-famille qui habitait ici avant de se faire décimer – car Lilith gardait dans l’idée qu’une maison aussi agréable dans un quartier marchand, ne pouvait être abandonnée, sinon par des cadavres. Qui n’étaient plus ici : le parfum de la maison restait doux, légèrement âcre, mais suave.

Elle avança entre les meubles et posa la main sur les deux guéridons couverts de poussières. Les murs gardaient les traces rectangulaires de tableaux qui avaient été fixés sur le papier peint défraichi ; le sofa défoncé, la table basse dont la vitre était brisée, et la bibliothèque vide couvrant le pan de mur gauche, avivaient l’impression d’abandon. Une armoire vitrée contenait de la vaisselle brisée et les tapis sur le sol avaient perdus leurs belles teintes ; des lampes éteintes, des rideaux lacérés et des bibelots obsolètes parachevaient le dénuement paradoxal de la pièce : cette salle qui avait du être si vive et si pleine… elle soupira, et alla vers le fauteuil qui escortait le sofa, près d’une cheminée en granit.

Elle soupira lentement et enleva son manteau d’homme, le déposant, trempé, sur la petite barrière de fer forgé qui encerclait l’âtre éteint ; la fraicheur de la pièce ne l’atteignit que peu ; sa peau hâlée brillait légèrement, et son foulard gris bleu était enroulé autour de son cou en faisant ressortir ses yeux ; elle portait un chemisier gris perle, dotée de manches longues serrées aux poignets et d’un ruban de tissu qui se nouait au col ; son vêtement aristocratique, mis en valeur avec l’élégance de son pantalon, métamorphosait la jeune femme emmitouflée dans un vêtement masculin, en une posée icône, qui ne ressemblait en aucun cas à Lilith. Les traits boudeurs, les cheveux en bataille, elle déboutonna son chemisier humide, et l’impression de professionnalisme disparut aussitôt.
Elle portait sous la chemise un t-shirt un peu large, gris foncé orné d’un large citron jaune vif, et elle dénoua son foulard, qui alla rejoindre ses habits sur l’obstacle de fer ; elle se pencha en avant, offrant la vue de ses jambes gainées de jean et de ses reins à Thomas sans même prendre garde à sa présence, et, de son briquet enluminé, alluma les buches poussiéreuses qui résidaient dans l’âtre.

Elle se redressa et revint à son fauteuil, puis leva ses yeux sur le Hunter. Elle avait l’air d’être plus jeune, avec sa tenue d’adolescente, son maquillage émoussé, sa chevelure léonine ; elle frotta ses mains l’une contre l’autre, observa lentement l’épée immense, et une sourde, vague angoisse revint légèrement. Il n’était pas exclus que l’inconnu soit un sanguinaire malade avec dans l’idée de la massacrer dans la bulle de chaleur montante de la maison ; Lilith l’observa doucement, et admira pour la première fois la régularité de ses traits et la beauté de ses yeux doux. Elle pinça les lèvres, agacée et se leva en le voyant trempé de pluie ; d’un geste brusque, elle s’approcha, enleva le pull sportif qu’il portait comme un mère enlève les vêtements sales de son gosse, en levant les bras du jeune homme ; sans douceur, avec une espèce de sévérité, un claquement de langue et un soupir, elle plia le pull trempé et le remisa près de ses propres affaires ; elle dit :


-
Tu veux attraper froid ?

E
lle se rassit, une nouvelle fois, pour de bon enfin. Elle croisa les jambes et tourna le visage vers le Hunter.

-
Qui es-tu ? Que fais-tu ici ? Et que peux-tu m’offrir ?
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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeLun 25 Mai - 21:15

Thomas suivit la jeune femme dans l'imposante bâtisse... Ce devait être des personnes particulièrement riche qui avait vécue ici vu la taille, et le chic de l'intérieur... Pourtant, malgré cette impression faste, il y en avait une autre qui la surplombait, une atmosphère sombre et étouffante. C'était dans les meubles brisé, dans la cheminée qui semblait attendre qu'on l'allume, et dans les tableaux arrachés aux murs qui avait disparu. Que c'était-il donc passé dans cette maison pour que ses habitants la quitte précipitamment... et avec tant de violence ? Était-il possible que... Thomas préférait ne pas y penser.

Promenant son regard partout autour de lui, il ne prêta pas attention à ce que faisait sa partenaire. Aussi qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'il entendit un briquet craquer, et le feu s'allumer doucement dans l'âtre. Il ramena alors son regard vers la jeune femme et écarquilla les yeux de surprise.

Ne vous trompez pas : Thomas avait grandit avec Nailah, une belle femme, avec un corps somptueux, et des jambes magnifiquement galbées... Ce n'était pas nouveau pour lui. Mais justement, la femme qui été face à lui n'était pas Nailah. Elle n'avait pas sa perfection, elle n'était pas le centre d'une adoration Oedipienne de la part du jeune homme... Elle était femme. Avec ses imperfections, avec ses vêtements détrempé et masculin, avec sa bouille souillée de maquillage, avec ses moues contrites... Et c'était en ça qu'elle avait surpris Thomas. Elle était charmante malgré tout ces défauts. Il se permis alors une chose qu'il ne s'était jamais permit jusqu'alors... Il regarda une femme. Pas comme une personne forte regarde une personne fragile, avec une lueur protectrice. Non. Il la regarda comme un homme regarde une femme, avec toujours cette surprise de découvrir que le monde ne s'arrêtait pas à sa merveilleuse bienfaitrice. Bien sur, cette femme n'avait, et probablement n'aurait jamais, droit à cette vénération et à cet amour qu'il n'offrait qu'à Nailah, mais à elle, il offrait sa reconnaissance. Quoi qu'il arrive dorénavant, s'il venait à la croisé, il saurait mettre un nom, une situation sur son visage. Contrairement à toutes les autres femmes qu'il avait jusqu'alors connu.

Du regard toujours, il la suivit se mouvoir jusqu'au fauteuil. Malgré le feu qui brûlait, avec toujours plus d'ardeur, dans la cheminé, elle semblait avoir froid, comme le démontrait ses deux mains qui se frottait l'une contre l'autre. Inconsciemment, son regard dériva vers les flammes qui crépitait dans l'âtre. Comme bien des hommes, Thomas ressentait une certaine fascination envers ces démons de chaleur, semblant vouloir atteindre le ciel, mais ne quittant jamais la terre... Fascination naturelle et dangereuse. Combien d'homme avait péri à cause d'elle. Périr par le feu. Ce devait être la pire des fins qu'il existe.

Ce fut ce moment que choisit la sorcière pour le... déshabiller ? Thomas haussa un sourcil. Il y avait combien de temps qu'on ne lui avait pas retiré ses vêtements ainsi ? Longtemps. Trop longtemps. Curieusement, le jeune homme s'amusa de cet état de fait. Il avait vingt-deux, il était un homme aurait dit Nailah, et pourtant, pourtant il ne pouvait pas s'empêcher d'aimer encore cela. Comme un enfant. Vraiment comme un enfant ?

Peut-être pas.

Elle semblait irrité. Comme si son apathie était un soucis, un ennui. Il rougit légèrement alors qu'elle posait son sweater sur le tas de ses propres vêtements. Comme un enfant. Pour de vrai cette fois.

- Tu veux attraper froid ?

Il l'observa retourner se lover dans le fauteuil, et croiser les jambes. Un comportementaliste aurait dit qu'elle avait une attitude quelque peu agressive. Mais Thomas n'était pas ce mot dont il ignorait jusqu'à l'existence. Et à la place, il reprit une nouvelle fois son investigation curieuse du corps de la jeune femme. N'importe quel homme faisant ça aurait eu très probablement des arrières pensées. Pas Thomas. Lui, il voulait juste comprendre d'où venait cet étonnement nourrit par sa présence.

- Qui es-tu ? Que fais-tu ici ? Et que peux-tu m’offrir ?

Un frisson parcourut la peau fraîchement dénudée par la jeune femme. Sous son sweat, il ne portait qu'un vulgaire marcel, blanc, et humide. Était-ce la froideur dans la voix de sa vis-à-vis, ou bien simplement celle de l'ambiance qui avait finit par atteindre son système nerveux qui avait provoqué ce frisson ? Il n'en avait pas la moindre idée, et à vrai dire, ce n'était au final pas si important. Non. Ce qui était important, c'était ce qui allait suivre.

Les négociations étaient ouvertes.

Thomas se déplaça lentement, jusqu'à s'asseoir face à elle, à même le parquet poussiéreux - qui laisserait une vilaine trace noirâtre sur son jogging blanc - dos à la cheminé. Et avec une lenteur absolument pas voulu, il souda ses orbes noir dans ceux tellement plus clair de sa vis-à-vis.

- Je m'appelle Thomas. Je suis ici pour régler la dette que j'ai contracté en te blessant. Ce que je peux t'offrir ? Cela dépend, dans une large mesure de ce dont tu as besoin... Je fais beaucoup de chose... tant que c'est légal, bien sûr.

Sa voix était posée, calme, sérieuse. Pour la première fois de la soirée, on voyait en lui le Hunter qui vivait en lui. Un peu.

Les flammes dansante lui réchauffait le dos avec brio. Des ombres noir dansait sur son visage, lui donnant sûrement un air plus sombre que de naturelle. Mais il s'aperçut soudainement qu'il maintenant sa vis-à-vis dans son ombre, aussi se déplaça-t-il de façon qu'elle aussi soit illuminé et réchauffé par le feu brûlant dans la cheminé. Les ombres se déplacèrent elle aussi, le faisant apparaître comme moitié ange, moitié démon. Un visage doré par les flammes, l'autre assombri par l'obscurité.
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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeLun 25 Mai - 22:50

Elle regarda doucement jouer sur les joues minces de Thomas l’ombre du feu. La lumière taillait ses pommettes et les linéaments graciles de son visage harmonieux avec l’or d’un brasier somptueux, et les ténèbres en cisaillaient les facettes pour donner à sa beauté l’étrange mystère des fantasmes nébuleux. Elle regarda son pantalon détrempé et son débardeur humide, suivi la ligne des épaules extrêmement larges et du buste taillé en V. Alors qu’elle était assise dans le siège et qu’il était sur le sol, il paraissait toujours aussi grand ; il n’avait pas besoin de lever le menton et son visage atteignait à peu près le niveau de ses clavicules ; si elle s’était toujours considérée comme petite, elle le détesta pour être aussi immense et colossal. La protection paradoxale qu’il dégageait était gênante, exerçait sur elle une fascination d’adolescente, et elle ne put, alors qu’il parlait, détacher ses yeux des obsidiennes de ses prunelles, de la vision floue de sa bouche mouvante, et de la forme en arrière plan de sa force corporelle. Pour l’amour du ciel, cet idiot enfantin allait finir par se faire adopter par la plus cruelle des sorcières !

Thomas… C’était un beau nom. Elle l’admira de nouveau en s’asseyant en tailleur et en croisant frileusement les bras autour d’elle, froissant son t-shirt et repoussant de nouveau sa crinière bouclée par l’humidité. Elle tremblait légèrement, trop peu pour être pitoyable néanmoins ; elle savoura le nom sobre, net, précis, et la voix calme et adulte qu’il employait ; soudain, il perdait de cette aura juvénile pour un charisme différent, peut-être moins fort, mais de toute évidence plus sensuel. Le feu crépitait derrière lui, accompagnant en murmurant ses paroles et ses définitions, et elle passa la main dans ses cheveux dorés en s’accordant une seconde pour répondre. L’homme en face d’elle avait cette neutralité dans le regard, qu’elle n’appréciait pas et dont elle était vexée. Elle pensait pourtant avoir du charme : malgré son agressivité démentielle, elle avait toujours plus ou moins vu une lueur de convoitise dans les regards masculins. Mais c’était un bébé, ce Thomas. Et elle ne savait quoi lui demander de légal et d’utile. Elle l’aurait bien emprunté comme garde du corps, mais sa présence sans arrêt l’oppresserait violemment et elle finirait par devenir une guimauve attendrie. Elle releva le menton pour montrer son mépris du Hunter, mépris de plus en plus feint, et se présenta avant de demander d’autres informations :


-
Je suis Lilith. Lilith Anguis, sorcière. Et je bute les Hunters violents.

E
lle ricana légèrement, mais le cœur n’y était pas, et son physique d’ange déchu n’amplifia en aucun cas sa fausse cruauté ; la présence de Thomas apaisait sa colère et sa violence qui pourtant ne l’épargnaient jamais et s’accrochaient à elle, et une vague douceur s’engouffra en elle comme une brise chaleureuse ; elle cilla, blêmit violemment et apposa son dos contre le dossier, les yeux fixés sur le Hunter. Il avait l’air paisible et attentif, avec son regard étrange, scrutateur mais sans attraction ; elle essuya une nouvelle fois ses joues humides, et le mascara s’émoussa légèrement en s’étendant sur les pommettes ; elle fit valser ses escarpins d’un coup de talon, les laissant choir sur le sol, et le regarda lentement.

Que faisait-elle ici, à fixer un Hunter qui restait son ennemi et qui représentait une menace, qu’elle haïssait depuis sa petite enfance et contre laquelle elle avait voulu se battre, avant que cette garce d’Adams lui pique furtivement sa place de chefs des Sorciers ? Elle plissa les lèvres, laissa voguer son regard sur la pièce pleine de luxe déliquescent, et soupira légèrement ; il semblait attendre la suite, ses épaules rondes et presque enfantines se découpant dans la nuit, ses mains croisées et puissantes ; elle continua légèrement, d’un ton plus calme, moins rageur, emportée par l’étrange sensation qu’il lui procurait et qui lui rappelait l’époque bénie ou elle vivait dans une douceur utopique :


-
Que fais-tu à Secret-Town ? Es-tu… pacifiste ? Je ne t’ai jamais vu à la Forteresse.

E
lle songea à ses paroles. Rien d’illégal pour l’homme-enfant. Rien d’illégal, donc pas d’informations sur l’un ou l’autre des clans, pas de meurtres, pas de vengeance… elle haussa les épaules. Cette idée lui semblait absurde : expulser la candeur des yeux sombres ? Impossible, il devait être le dernier résident innocent de Secrets-Town. Même les plus jeunes étaient déjà adultes, ici… Lilian, Rosalie… Lise, aussi, cette petite folledingue des Hunters. Ces bébés meurtriers avaient quelque chose d’affreusement matures qui se différenciaient violemment de ce que dégageait Thomas. Elle eut un très vague, presque impalpable sourire. Elle profiterait, bien sur, du bon vouloir du jeune homme. Mais, pour une fois, sans utiliser la haine pour motiver ses actes.


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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeMar 26 Mai - 21:17

Lilith. C'était un prénom étrange. Il avait lu quelque part - il ne se souvenait plus où - que c'était un prénom relié au péché originel... Lilith le démon. Thomas haussa un sourcil. C'était un prénom qui lui allait plutôt bien. Pas parce qu'elle était démoniaque. Non. Il ne la connaissait pas assez pour dire ça. Il ne savait comment elle pouvait être avec les autres. Mais il savait comment elle était avec lui. Il savait l'effet qu'elle lui faisait. Il était impressionant de voir ce qu'une seule femme pouvait avoir comme influence sur la vie d'un homme. Sur sa perception de la vie. Elle était l'origine du péché qui fluctuait doucement dans l'esprit du jeune homme, et à la manière d'un poison qui aurait afflué dans son sang pour atteindre le coeur, elle imposait à son esprit innocent des pensées nouvelles. Et totalement dérangeantes.

Il y avait autre chose de dérangeant chez elle. C'était le gouffre impressionant qu'il existait entre ses parôles, son mental même, et son physique. Elle avait un corps d'adolescente, si petite, si frêle ; mais ses mots étaient si agressifs, elle parraissait toujours sur la défensive. je bute les Hunters violents. C'était si étrange entre des lèvres aussi fines. Si décalé. Et pourtant... du peu qu'il avait compris de son caractère, elle était comme ça. Décalée. Et elle forçait tant sur cette nuance entre son physique et son mentale que Thomas craignit l'espace d'une petite seconde qu'un jour, elle se déchirât en deux personnes distinctes. Mais bien sur, ça n'arriverait jamais.

- Que fais-tu à Secret-Town ? Es-tu… pacifiste ? Je ne t’ai jamais vu à la Forteresse.

Lui, un pacifiste ? Non. Du moins, il ne s'était jamais défini ainsi. Il était le protecteur de Nailah. Tant que personne ne lui faisait de mal, quelles raisons avait-il de se battre ? Faire couler le sang sans raison et volontairement était une idée un peu stupide non ? Il faisait déjà pas mal de dégat inconsciemment, il n'était pas necessaire d'en rajouter encore plus, conscient.

- Je suis ici pour protéger la plus magnifique de toutes les créatures de la création. Je ne suis pas spécialement pacifiste, mais si le combat peut être éviter, ce n'est pas plus mal, tu ne crois pas ? Quant à la forteresse...

Thomas réprima un léger frisson. La forteresse était le dernier endroit sur terre où il aimerait retourner. Lorsqu'il était là-bas, c'était comme plonger en plein enfer. Soudainement, il sentait monter en lui des pulsions de haine, notamment à l'encontre des sorciers. A l'encontre de Nailah. Et il haissait cette sensation. Il n'y était d'ailleurs pas retourner depuis... Il ferma les yeux un court instant, histoire d'effacer ce souvenir de son esprit, puis il se reconcentra sur la femme face à lui.

- Je ne vis pas à la forteresse.

Son visage s'était fermé, et il craignit, l'espace d'un instant qu'elle ne prenne peur - ou un quelconque autre sentiment approchant. Il se releva alors, pour se glisser jusqu'au tas de vêtement. Il y attrapa son sweater trempé, et se glissa avec une légèreté étonnante pour une personne de sa corpulence vers elle pour s'asseoir à sa droite. Ou plutôt, à la droite du fauteuil. Alors, dans un geste doux, empreint de tendresse et de délicatesse, il approcha le vêtement blanc et mouillé de la joue de la jeune femme, pour essuyer délicatement le maquillage noire qui y avait coulé. Il essayait d'être le plus calme possible, le plus tranquille, le plus précieux possible, mais il ne pouvait s'empêcher de craindre sa réaction. Elle était si explosive, qu'à tout moment, elle pouvait décidé de créer une petite soeur à l'entaille sur sa joue, dans un endroit peut-être un petit peu plus sensible de son anatomie. Et quand bien même elle ne pousserait pas la perversion jusque là, il préfèrait ignorer encore un temps jusqu'où pouvait aller la dangerosité de cette sorcière. C'était plus sur pour lui.

Lorsqu'il retira enfin son mouchoir de fortune de la joue de la jeune femme, il la regarda un instant, à la manière d'un jeune enfant qui attend la sentence.

- Excuse moi pour ce geste... mais tu es tellement plus jolie sans ces traînées noires...

Et puis, ça enlevait un argument à la sourde fascination qu'elle exerçait sur sa personne. Et mine de rien, ce n'était pas neutre...

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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeMar 26 Mai - 22:20

Son intérêt s’hypertrophia et se décupla comme un brasier trismégiste tandis qu’il proférait ces paroles stupides. Elle se raidit légèrement, remisant ses cheveux derrière son oreille, et fixa son regard sur lui tandis qu’il disait cette périphrase qui ne pouvait la conduire vers une piste : « La plus magnifique de toutes les créatures de la création ». Il parlait avec ce ton passionné, presque idolâtre, qu’à une vestale pour qualifier Apollon, qu’à une Religieuse appelée pour le Christ, la voix vibrante d’amour et les yeux brûlants d’admiration. Elle plissa violemment les lèvres et resserra ses doigts sur son t-shirt trop large ; et c’était quoi, cette créature ? Avec cette vénération muant dans le timbre masculin, elle devait soit être sublime, soit être profondément intelligente ; et immédiatement, son mépris s’offrit à son crâne et raviva sa colère. Evidemment, ce nounours candide avait une déesse, sans quoi il serait un mouton perdu dans les contrées du mal rongeant Secret Town, et ce depuis longtemps.

Le combat, à éviter… elle secoua légèrement la tête, imperceptiblement, pour montrer son désaccord ; elle savourait le combat comme un échelon de moins, rivé à l’échelle de sa revanche. Le combat, la victoire, tout cela étaient les outils de son existence : elle forgeait petit à petit sa félicité en expurgeant sa douleur et sa haine, et les meurtres, les douleurs, la souffrance d’autrui l’exorcisait elle-même. Comment tel Colosse pouvait-il tenir un discours pareil ? Discours empreint de douceur et de calme, et d’une sagesse presque gênante. Alors qu’elle se complaisait dans son comportement immature de violence constante, il regardait la vie comme la regarde un vieil homme, avec une simplicité désarmante. Elle s’apprêtait à rétorquer, lorsqu’il avança sur le sujet de la forteresse, et se figea dans une attitude plus effrayante que d’ordinaire.

Tout le visage se ferma immédiatement, et le mot flotta dans l’air saturé de poussière et d’une nouvelle tension, alors qu’il serrait les poings et semblait regarder en lui-même, les traits durcis, l’expression mauvaise, l’aura immaculée se muant en un charisme infernal rappelant une créature des ténèbres ; elle retint son souffle, et en une seconde localisa l’épée, mesura la distance qui la séparait de la silhouette colérique, et crispait ses membres pour être prête à bondir en avant ; augmentant en un instant la force de sa concentration, elle riva son regard à l’abdomen du jeune homme pour être capable d’y dessiner une entaille béante en cas d’attaque, et enfonça ses ongles dans l’accoudoir pour s’aider de l’appui et fuir le plus vite possible.

Cela ne servit à rien : Thomas, après avoir bavé sur son employeuse, et radoté sur l’attaque et le pacifisme, se leva souplement et, gracile, prit son pull blanc pour revenir vers elle ; surprise, elle le suivit du regard, toujours en tailleur, les bras autour de son ventre et ses cheveux retombant sur ses épaules en vaporeuses boucles disgracieuses, les yeux assombris par la frayeur qu’elle s’était procurée elle-même. Elle le vit s’assoir près d’elle et lever la manche ; elle esquissa un mouvement méfiant de recul, peu habituée à subir les gestes de tendresse ou même de sympathie de la part de son entourage – quel entourage ?

Il appliqua le tissus humide sur ses joues et, comme sur la frimousse d’une petite fille sale, frotta délicatement pour effacer le mascara ayant coulé ; elle inspira profondément, retenant ses pulsions, qu’elles soient positives ou négatives ; tandis qu’il regardait attentivement les pommettes souillées pour les nettoyer, elle se sentait déchirée entre deux états d’esprits et deux réactions opposées. Elle mourait d’envie, d’une part, de lui taillader les veines du poignet pour avoir osé la toucher ne serait-ce qu’un tant soit peu, et ce, sans son autorisation ; de l’autre, elle du retenir à grand peine l’impulsion de prendre le remercier en le câlinant à n’en plus pouvoir, et ce, avec moult effusions qui étaient contraires à tous ses principes. Mais il s’éloigna avant qu’elle n’ait pris une décision, et elle resta une seconde immobile et abasourdie de sa soudaine faiblesse tandis qu’il s’excusait d’une voix contrite :


- Excuse moi... mais tu es tellement plus jolie sans ces traînées noires...

Elle avait désormais le visage propre, purgé de tout maquillage, et ses yeux vierges de rehaussement semblaient plus étranges et plus bleus entre ses cils blonds et lumineux ; elle le regarda attentivement, choquée, et ramena ses genoux contre son buste en les enserrant entre ses bras, alors qu’il reprenait place ; elle ne sut que répondre tout d’abord. Une étincelle joua dans son œil, une flamme étrange s’approchant de l’humour, mais résonnant d’une moquerie légèrement sadique ; elle leva un doigt gracile, chose inutile mais dont s’accompagnait souvent la démonstration de son pouvoir, et, alors qu’elle visualiser la chose et que ses tempes brulaient légèrement dans la force décuplée de son esprit, le marcel humide se déchira en diagonale, retombant en fragments nets et précis autour du buste du jeune homme, pour enfin choir sur le sol ; elle eut un vague éclat de rire d’enfant satisfaite et, avec un sourire sans hypocrisie, elle repoussa sa crinière et lâcha du même ton inquiet que lui:

-
Excuses-moi… Mais tu es tellement plus joli sans ce débardeur malpropre.

L
e tissu abimé formait une tâche blanche sur le sol tandis que la peau du jeune homme s’allumait sous l’assaut du feu coloré ; elle pâlit soudain en comprenant que son geste pouvait, premièrement être très mal interprété, et deuxièmement, avait un côté profondément séducteur qui la gênant ; se reprenant légèrement, les yeux moins bravaches, elle dériva immédiatement sur le fruit de sa curiosité et d’une envie tenaillante :

-
Et qui est la merveilleuse créature ?

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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeMer 27 Mai - 18:07

Thomas, réinstallé correctement, l'observa de manière un peu plus fixe. Sans ses traces sur ses joues, elle était vraiment jolie. Quoi que cela créait un nouveau gouffre entre son visage si beau et si doux, dénué de toute la superficialité de son maquillage ; et son caractère qui n'avait pas dû changer entre le moment où elle était maquillée, et celui où elle était naturelle. Plus naturelle. Son regard avait tant changé en quelques minutes que l'espace d'un instant, le jeune homme craignit une nouvelle fois qu'elle ne se divise en deux personnes opposé. Le paradoxe. Et si c'était le cas, laquelle choisirait-il ? Celle, physique, à l'air innocent et pure, ou celle, mentale, semblant se réjouir de la violence... Les deux. Sans hésiter.

Il était perdu dans sa contemplation intrigué, lorsqu'il perçut une petite lueur dans son regard. Elle était malheureusement trop imperceptible pour qu'il puisse l'interpréter. Heureusement, l'interprétation vint quelques secondes à peine ensuite, lorsque, alors qu'elle venait de lever le doigt, son marcel tomba en lambeau au sol. Zut. Un nouveau frisson parcourut sa peau maintenant mise à nu, vite réprimé cependant par la chaleur des flammes qui s'accumulait dans la pièce. Son regard incertain se posa sur le vêtement au sol, avant de se relever doucement vers Lilith. Elle rit. C'était court, concis, comme si elle n'avait plus l'habitude de s'amuser simplement. Elle sourit. Sincèrement. Et ça perturba plus le jeune homme que ce qu'il ne pouvait l'imaginer. C'était à croire qu'il avait pris l'habitude de la voir ronchonner. Il s'amusa lui-même de cette constatation : Il la connaissait depuis moins d'une heure, il ne pouvait pas être déjà habitué de quelque chose chez elle.

- Excuses-moi… Mais tu es tellement plus joli sans ce débardeur malpropre.

Elle avait repris son expression ce qui amusa Thomas de nouveau. Elle semblait être une constante source d'intrigue pour lui. Et soudainement, son expression changea de nouveau, pour revenir à celle qui n'étonnait pas l'Hunter.

- Et qui est la merveilleuse créature ?

Le jeune homme fut surpris par ce changement de sujet brutale, mais pas totalement étonné : Les gens semblaient toujours un peu sceptique lorsqu'il parlait de Nailah pour la première fois. Mais il savait bien que tous, ils seraient tombé en pamoison devant sa déesse s'ils l'avaient rencontrée. Peu de gens cependant allait à sa rencontre. Thomas s'était souvent demandé pourquoi. Lui, pour rencontrer une telle perfection, il aurait donné jusqu'à son humanité. Heureusement, il n'en avait pas eu besoin. C'était elle qui était venue à lui. Et il en était ravi.

- Nailah Temset.

Son nom suffisait d'ordinaire. Qui n'avait pas, une fois au moins, entendu de l'étrange diseuse de bonne aventure. De ses prédictions toujours justes. De ses prix. De son garde du corps ?

Il y avait dans la voix de Thomas, lorsqu'il prononçait son nom, plus que l'idolâtrie que celle que portait une religieuse à son dieu, qu'une vestale à Apollon... C'était une vénération bien plus profonde que ça. C'était comme si toutes les cellules de son corps, de son organisme, avaient été conçues pour l'admirer. Pour l'aduler. Bien sûr, si l'on prenait la peine d'y prêter attention, on pouvait s'apercevoir que dans le regard de Thomas, c'était moins que de l'amour qu'une admiration maternelle. S'il y avait eu des psychiatre sur Secret-Town, ils auraient pu faire remarquer à Thomas qu'il souffrait d'un puissant Mother Complex. Mais en temps de guerre - même lorsque celle-ci durait depuis l'éternité - on ne pouvait se permettre de s'offrir les soins de ce genre de professionnel.

Malheureusement pour Thomas. Et ainsi, lorsqu'il parlait de Nailah, c'était comme s'il retombait en enfance. Le jeune gamin de neuf ans revenait à la surface, ne serait-ce que pour quelques secondes. Le temps d'admirer sa divinité. Puis il devenait un peu moins candide, un peu moins innocent, un peu moins naïf. Un peu. Jusqu'à la prochaine fois où le sujet serait amené sur la table.

Perdu dans la contemplation intérieur de la cible de son admiration, il en aurait oublié le temps, l'endroit, et même les personnes. Mais curieusement, il n'oubliait pas Lilith. Et son regard se re-fixa bien vite sur elle, quittant la bulle de vénération qui l'entourait...

- Puis-je à mon tour te poser une question ? - demanda-t-il soudainement.

Sa voix était hésitante, il ne savait pas vraiment s'il pouvait se le permettre, après tout, Il était celui qui avait une dette. Pouvait-il décemment l'interroger ainsi ? Il en doutait.

Mais Thomas était curieux, et il n'attendit pas la réponse.

- Que faisais-tu dans le quartier des Hunters ? J'avais cru ouïr qu'il ne faisait pas bon d'y être sorcière...


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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeMer 27 Mai - 19:13

Nailah Temset. Evidemment. Lilith plissa les lèvres et regarda Thomas, tandis qu’il tombait en pamoison mental devant l’image de son employeuse et idole. Ainsi donc, l’homme-enfant était le célèbre protecteur de la diseuse de Bonne Aventure. Voilà qui n’était pas très étonnant, finalement ; elle avait entendu parler d’eux. On disait en ville qu’elle était la plus magnifique de toutes les femmes, qu’elle vivrait éternellement, et que le temps n’avait pas de prise sur sa beauté et sa jeunesse. On disait qu’elle avait des cheveux d’ébènes, des yeux de saphirs et d’obsidienne, que sa peau était d’or et ses formes cisaillées par les anges. On disait que son don effleurait l’omniscience, que sa force était divine, que sa mystification mystérieuse tendait vers le sublime. On parlait de Nailah Temset avec ce respect hideux engendré par une croyance pieuse et mythologique, comme si, de ses beaux regards et de sa voix gouffre, elle avait ensorcelé les habitants comme une sirène, enchanté les hommes comme Circée, enfermé les peuples comme Héra. Lilith avait pour elle cette aversion des femmes jalouses, et voir Thomas, le garde du corps qu’on disait fort et beau, parler de cette sorcière comme d’une créature idolâtrée, l’agaça profondément.

Après tout, il lui avait fait mal, il n’avait pas le choix maintenant, elle pouvait profiter de lui et il était à elle, il l’avait dit, il la dédommagerait. Il n’avait pas à être la chose de quelqu’un d’autre !...

Il reprit petit à petit ses esprits pendant qu’elle boudait dans son coin, en jetant parfois un regard furibond aux épaules et au buste de la statue hâlée sur le sol. Il était sculpté dans un granit épidermique, magnifiquement, et elle aurait aimé être pygmalion pour faire de lui sa possession. Elle s’assit sur les genoux pour poser son coude sur l’accoudoir, et étendit son corps sur le coté pour le regarder dans les yeux, le visage vers la droite : la joue dans sa main, les jambes pliées dans le fauteuil, légèrement tournée, elle était mi-allongée, mi-pelotonnée. Il dit alors, relevant les yeux vers elle avec cette neutralité fascinée qu’il avait, et qui la vexait légèrement, suite à cette vénération illimitée qu’il avait ancrée dans son regard au nom de Temset.


-
Puis-je à mon tour te poser une question ?

Il n’attendit pas sa réponse et enchaina immédiatement, avant qu’elle n’ait pu siffler, toute sa mauvaise humeur et sa jalousie revenue, que non, il ne pouvait pas, qu’elle commandait dans cette pièce, que diable, et qu’il pouvait bien ramper à ses pieds pour satisfaire sa curiosité, qu’elle ne lui dirait rien, qu’elle le maudissait !

Sa voix calme et curieuse désamorça sa fureur, et elle ne put résister lorsqu’il interrogea sobrement :


-
Que faisais-tu dans le quartier des Hunters ? J'avais cru ouïr qu'il ne faisait pas bon d'y être sorcière...

Penchant la tête dans sa main, elle plissa légèrement les yeux et le regarda attentivement, se laissant le temps de répondre. Ainsi, il voulait des détails sur son comportement… mine de rien, cette question était catalyseur d’énormément d’aveux, et si elle commençait à y répondre, elle devrait lui dire qu’elle n’était pas de ces jolies blondinettes aux tendres espoirs de paix et de douceur. Il devait l’avoir remarqué – elle n’était pas des plus aimables, ni des plus constantes. Mais de là à lui dire qu’elle avait déjà tué plusieurs des siens, qu’elle ne pleurait pas sur ses actes, qu’elle riait sur certains cadavres… qu’elle était une traitresse au creux de cette guerre ouatée, il y avait un pas. Ses bracelets d’or et d’aiguemarine cliquetèrent alors qu’elle bougeait soudain, dans un mouvement saccadé, pour se remettre droite. Se positionnant en tailleur contre le dossier, le visage renfrogné, elle hésita encore un instant, et, en rencontrant le regard franc de Thomas, ne put se résoudre à lui mentir en lui contant monts et merveilles, se replaçant ainsi dans un utopique pays de candy, ou que sais-je ? Elle fit la moue, machinalement joua avec le bas de son t-shirt gris, et déglutit sans bruit.

-
Les Hunters ne m’attaquent pas. Pour la simple et bonne raison qu’à mes heures je me bats dans leurs rangs ou leur livre, selon les prix offerts, de plus ou moins grandes informations pour décimer les miens. Je joue sur les deux tableaux et suis ennemie avec Rosalie Adams.

E
lle le fixa droit dans les yeux pour juger de sa réaction. Si son visage prenait les traits de la répulsion, elle le tailladerait. Il n’avait pas le droit d’être écœuré par elle, après tout, il était l’esclave pitoyable d’une bombe anatomique. Elle était libre, et elle avait choisit sa voie, celle des ténèbres, c’était tout. Sur l’Eden de Lilith Anguis, elle avait suivi le chemin de son destin, comme ses prédécesseurs avant elle : Les Sorciers et Adam étaient trahis, les Hunters et Satan rejoins. Elle eut un vague sourire en constatant ces similitudes, et leva le menton, défiante, en toisant Thomas. Un mot. Un seul mot, une seule expression, un soupir. Et elle concentrerait les forces qu’il fallait, quitte à tomber dans une convalescence plus ou moins lourde, pour le voir se vider de son sang sous ses yeux. Elle tolérait le mépris de tout le monde, mais elle n’accepterait pas le sien – bizarrement passionnelle quant à ce bébé dans le corps d’un dieu, et prête à la violence, Lilith patienta un instant avant de reprendre le fil de ses pensées. Il aimait une sorcière.

Comment allait-il réagir ?

Comment ?

Comment ?

Et dans son regard, la flamme d’humour avait laissé la place à l’étrange lumière d’une bête traquée. Lilith était redevenue animale.


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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeJeu 28 Mai - 18:56

Il était un nombre incroyable de réactions humaines face à une telle révélation. Certains aurait été choqué, d'autre aurait pris peur, d'autre encore n'y aurait point cru. Tout ces gens aurait jugé. Thomas n'était pas de ceux qui juge. La révélation de Lilith le laissa de marbre. Lui même n'était-il pas une sorte de traitre, également ? Après tout, il trahissait les siens, les Hunters, pour protéger une sorcière, son ennemi. Thomas ferma les yeux. Imaginer Nailah comme une ennemi était absurde. Lorsqu'il les rouvrit, c'était pour voir que la femme face à lui s'était transformée. Elle était loin, celle qui avait cette lueur taquine dans le regard, celle qui déchirait son tee-shirt, sous un pretexte étrange... Elle changeait si vite d'humeur et de couleur... Comment un simple mot de sa part pouvait la métamorphoser à ce point. Colère, plaisir, peur, amusement, colère... Comme un cercle vicieux, cette défiance dans son regard était revenu, le laissant intrigué par un tel lunatisme.

Bien sûr, il paraissait innocent et naïf, après de telles révélations, Thomas aurait tout au moins dut se méfier de Lilith. Et pourtant...

Il était une chose qui caractérisait parfaitement Thomas : Il avait toujours veiller à se faire son propre avis sur les choses, sur les gens. Les seuls moments où il adoptait la posture de quelqu'un d'autre, c'était lorsque cet autre était Nailah. Ce qu'elle disait était parole divine, et il n'avait aucune raison de la remettre en doute. Le reste du monde ? Il préfèrait l'explorer lui même. Contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer au premier abord, Thomas n'était pas complètement démuni sans Nailah, et même si un seul mot de sa part outrepassait tout, il aimait aussi découvrir de nouvelles choses par lui même.

Posant son regard sur la position de Lilith, il se fit la réflection qu'elle semblait être dans une posture qu'il aurait pu appeler de guerrière. C'était assez étrange, comme si elle avait dut se méfier de lui.

- Tu sais, je ne vais pas te sauter dessus pour t'égorger...

Le ton s'était fait rieur, Thomas ne croyait pas lui même que quiconque ait pu jamais croire qu'il l'égorgeât. Il était trop passif pour ça. Pourtant, c'était la seule possibilité qu'il y avait pour expliquer les curieuses sautes d'humeur de la jeune femme. Saute d'humeur qui, il devait l'avouer, l'inquiétait un peu. Pas pour sa propre vie - du moins, pas entièrement parce qu'après tout, elle était capable de le tailler en miette avec un peu de bonne volonté. Non, il s'inquiétait pour les craintes qui pouvait bien l'habiter.

Dans un nouveau geste totalement inconscient, il laissa son doigt se promener le long de la joue de la jeune femme. Totalement perdu dans ses pensées, il ne lui vint même pas à l'esprit qu'elle pouvait mal interpréter son geste, peut-être même lui couper un doigt... Elle pouvait le taillader à loisir. Son doigt quitta la joue de la jeune femme pour venir sur la sienne, là où la coupure profonde qu'elle avait faîtes un peu plus tôt avait laissé une longue traînée de sang couler. Le sang avait sêcher rapidement, et la coagulation devait lui donner un aspect horriblement repoussant. Il leva son sweater humide vers ses yeux, comme pour s'essuyer la joue, mais en voyant ce que quelques seconde au sol avait donné à son vêtement, il se fit la reflexion qu'il n'y avait plus rien qui pourrait le sauver. Il le brûlerait en rentrant. Et tant pis pour sa joue, de toute manière, Lilith ne semblait pas avoir remarqué l'horreur, et il n'y avait personne d'autre à effrayer dans la pièce. Ca n'avait donc aucune espèce d'importance.

Du même ton que précedement, avec cette espèce d'intriguement dans la voix, Thomas demanda soudainement.

- De quoi t'as peur ?

C'était une question qui avait très peu de possibilité de réponse, mais Thomas n'avait pas peur de se faire envoyer promener, ce n'était qu'une question en l'air. Et puis, en connaissant ses peurs, peut-être pourrait-il la protéger, et ainsi s'amender de sa dette... Enfin, ce n'était qu'une idée en l'air, mais puisqu'il semblait que la protection soit le seul domaine dans lequel il soit compétent... S'il y en avait d'autres, il ne les connaissait pas encore...

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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeJeu 28 Mai - 22:04

Sa réaction l’étonna. Ou plutôt, son manqué total de réaction. Il avait réagi avec neutralité, cette sobriété sublime qu’ont les hommes inaptes au jugement négatif, comme s’il était sien, comme s’il entrait dans son clan de paria avec la souplesse et la simplicité d’une ombre. Elle le regarda lentement, suspendant le temps un instant pour sonder le visage de Thomas, pour lire difficilement le ton de ses pensées au travers de ses traits, se décontractant petit à petit devant son calme. Il n’allait pas l’attaquer avec son épée XXL, de toute évidence ; elle reprit son souffle et plissa les lèvres de soulagement ; il leva la main vers elle, les yeux dans les siens, et suivit artistiquement l’angle de sa joue comme un sculpteur modifie délicatement un contour. Il avait parlé ; elle n’avait pas relevé, épousant le silence.

Elle esquissa un mouvement de recul qu’elle endigua à la dernière minute ; son instinct surdéveloppé de méfiance fut mis en veille par le ravissement que provoqua le geste étrange, mi-fraternel, mi-tendre, et ses pommettes se teintèrent soudain d’une impromptue couleur framboise qui, lorsque Lilith s’en aperçut, s’accentua dans sa gêne. Oh, non ! Voilà qu’elle devenait une blondinette rougissante devant le colosse aux réparties si parfaitement souples et mouvantes ; sous prétexte qu’il n’avait fait aucune erreur de parcours, il avait désintégré le plus gros d’une barrière de dureté qu’elle avait mis des années à ériger ! Elle s’apprêta, colérique et mortifiée, à frapper la main puissante d’une gifle parfaitement féminine, mais il glissa habilement de son visage au sien et prit l’air légèrement rêveur qu’il avait lorsqu’il se plongeait dans ses pensées. Elle eut un vague sourire ; voilà qu’elle liait ses paroles et ses expressions, son esprit et son visage, comme si elle le connaissait depuis longtemps… une demi-heure ensemble, peut-être ? Elle avait déjà décidé de faire de lui son allié.

Ou plus. L’idée de collaboration lui semblait si futile, lorsqu’il s’agissait de ce petit garçon sérieux, grave et sage.

Il demanda, brisant le fil de ses pensées alors qu’elle fixait, absente, la pluie tambourinant contre la vitre, l’immensité orageuse qu’illuminait la pluie en diagonale, et les flashs étincelants heurtant l’atmosphère, au dehors de leur abri de fortune.


-
De quoi t’as peur ?

Sa voix était calme, son ton presque enfantin ; l’oralité de sa phrase impulsive la fit sursauter et elle baissa le regard vers lui, soudainement outrée. Peur ? Peur, elle ? Mais non, voyons, elle ne connaissait pas la peur ; elle fronça les sourcils, dardant sur lui son regard choqué, et ouvrit la bouche pour rétorquer ; Lilith Anguis, accusée de trouille, de frayeur, de terreur, accusée de faiblesse ? Impossible, elle ne pouvait l’admettre, pour la simple et bonne raison que sa personne avait été construite sur les bases d’une toute-puissance dure et sans failles en laquelle elle croyait dur comme fer. Elle se savait téméraire, elle se savait violente et sure d’elle ; trois qualités qui n’admettaient pas de faiblesse terrorisée. Elle repoussa ses cheveux en un geste parfaitement immature, pleine de cette vanité outrée qu’ont les gentes dames offensées, et leva le menton, les yeux assurés, sa petite bouche rose pincée par l’orgueil, avant de répondre d’une voix hautaine et fièrement bravache, décidée qu’elle était à montrer à Thomas combien la Traitresse du clan Sorcier suintait de courage.

-
Peur ? Mais je ne crains rien, Thomas. Je ne connais pas la peur : je vis dans la méfiance et l’agressivité, entre la menace Hunter, Sorcière et la rébellion sans conséquence de deux ou trois petits Autres un peu dérangés. J’ai fais de mon rôle une place à vif et pourtant me promène partout sans trembler, sans arme aucune et la provocation aux lèvres. Comment peux-tu dire que j’ai peur alors que toi-même crèves de trouille pour ton Egyptienne pseudo-mystérieuse droguée aux crèmes de jeunesse ?

E
lle n’avait pas pu s’en empêcher : malgré l’impact d’une insulte, aussi soft soit-elle, à l’encontre de Nailah Temset, elle n’avait pu retenir la provocation, craignant en retard la colère et une détestation douloureuse de Thomas ; son exaspération quant à la vénération qu’il avait avancé un peu plus tôt ne s’était pas effacée, et elle gardait cette pointe d’envie malsaine qui lui tenaillait le ventre. Elle fixa Thomas dans les yeux. Alors qu’il répliquait, son regard dériva avec attention, pour la première fois, sur les autres facettes du jeune homme, relâchant un instant les linéaments harmonieux du visage pâle ; ses épaules étaient puissantes et larges, et la peau délicate serpentait sur les muscles noueux et visibles qui se découpaient entre les articulations, longs et souples ; les bras avaient une consistance gracile et forte, la poitrine une forme artistique et violente, l’abdomen sculpté de pierre une beauté ardente et virile ; assis comme un enfant, les yeux levés comme ceux d’un enfant, les mains mouvantes comme celles d’un enfant, il respirait le paradoxe génial et improbable du croisement hybridique entre l’homme féroce et magnifique, et le gosse naïf et gentil. Elle eut un mouvement spasmodique d’affection, qu’elle retint : avançant la main pour effleurer les cheveux sombres, elle recula soudain et rangea sa main baladeuse sur son genou, parfaitement consciente qu’il avait remarqué son hésitation, sa pulsion. Oui, décidément, la créature contraire et férocement douce qui lui faisait face l’attirait bizarrement et irrésistiblement. Non pas – ou pas seulement – sur le plan physique, mais il ouvrait une brèche affective et sentimentale en elle, qui ressemblait de très près aux émois adolescents de ces jeunes filles qu’elle dépassait normalement en sagesse.

Rouvrant les yeux qu’elle avait fermé pour éviter de voir la lueur moqueuse, rieuse ou étonnée qui germerait dans les yeux sombres suite à son geste avorté, elle baissa les yeux vers la petite silhouette et réfléchit à ses options. Elle ne pouvait décemment lui demander de la suivre partout pendant quelques temps, sous prétexte qu’il ferait un bon garde du corps : non plus car elle avait peur des impulsions qu’il provoquait, mais parce qu’il n’abandonnerait pas l’antre de sa gitane ridicule, du moins le pensait-elle. Alors quoi ? Elle ne voyait pas. Elle ne tenait pas à l’utiliser, mais à profiter jusqu’à la lie de sa présence, pour… elle ne savait quoi. Se convaincre qu’elle aussi pouvait engendrer l’idolâtrie ? Non, elle n’avait pas besoin d’un moine qui baiserait la miniature de son visage ; elle soupira doucement, et se leva pour se dégourdir les jambes, passant devant le visage de Thomas toujours assis. Son jean humide séchait à même ses jambes, désagréablement, plaqué à ses mollets et ses cuisses et irritant sa peau ; son t-shirt, sec pour sa part, flottait autour de son buste et en cachait les formes, esquissant à peine le croquis de sa poitrine et l’incurvation de son ventre. Elle remisa ses lourds cheveux blonds sur son épaule et se dirigea avec lenteur vers la fenêtre ; posant les mains sur la vitre couverte de buée, savourant la fraicheur de la condensation et la vibration douce de la pluie sur le revers extérieur, elle fixa son regard sur la rue traversée par une silhouette perdue qui courait sous les gouttes en rafales, admirant les tourbillons venteux faisant rouler les prospectus et les feuilles mortes déposés dans la rue ; le tonnerre gronda, un éclair flasha son regard, et elle pivota, délivrant une de ses deux mains de l’emprise froide. Cherchant le regard de Thomas, qu’elle accrocha rapidement, de profil et la joue aplatie comme celle d’une fillette contre la vitre, elle ouvrit la bouche pour enfin proférer l’interrogation qui planait :


-
Je ne sais quoi te demander… et toi, sais-tu quoi m’offrir ?



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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeVen 29 Mai - 21:07

Une bouffée de colère sourde monta en Thomas dès l'instant où elle proféra l'insulte à l'adresse de l'objet de sa vénération. Egyptienne pseudo-mystérieuse droguée aux crèmes de jeunesse. Non. Nailah était bien plus que ça. Elle devait payer pour cet affront... elle devait... Thomas ferma les yeux. La violence ne résolverait rien. Elle n'avait pas fait de mal à sa déesse en disant cela. Elle ne méritait pas qu'il s'énervât, ni qu'il soit violent avec elle. La colère, la hargne... n'était que des sentiments inutiles qui menait à la haine et à la peine. Thomas ne voulait pas que Lilith ressentit l'un ou l'autre à son encontre. Pourtant, il ne put retenir une phrase assassine.

- Ce n'est pas parce que tu te sens agressé que tu dois agresser les... autres.

Un temps, il avait songé à l'attaquer sur une quelconque supériorité de ces autres. Mais alors, quelle aurait été sa réaction ? Se serait-elle énervée ? Vexée ? Aurait-elle eut de la peine ? Thomas ne voulait pas y penser. Il était trop gentil pour faire de la peine à cette charmante petite chose. Ce serait comme le saigner à blanc. Douloureux et inutile. Il soupira en se passant une main sur le visage. La charmante petite chose était assez extrème dans ses émotions. Et curieusement, elle avait l'étrange capacité de provoquer des réactions assez extrème chez son interlocuteur ? Thomas n'était d'ordinaire pas aussi impulsif, il ne s'énervait pas si vite. Certes, elle avait insulté Nailah mais... Où était passé son détachement habituel ? Ce n'était qu'une insulte, pas bien méchante du reste. Alors comment ?

Lorsque ses pensées se reportèrent sur la jeune femme, se fut pour la voir le dévisager. Ou plutôt le détailler avec une précision digne d'un chirurgien. Elle s'arrêtait sur chaque muscle, chaque nerf, chaque boût de peau... Comme si... Comme si quoi ? Pourquoi le regardait-elle ainsi ? A la manière de l'artiste qui tente de mémoriser son mannequin pour le reproduire ensuite sur sa toile, elle le scrutait. Si les personnes avaient été autres, si les lieux avaient été différents, et si le contexte marsialle n'avait pas été celui que nous connaissons, Thomas aurait rougit. Mais ce n'était que Lilith, cette étrange sorcière qui depuis qu'il l'avait rencontré, ne cessait de l'étonner, comme un enfant s'extasie comme devant sa première rose jaune. Si douce et si piquante. Oui, Lilith était douce d'aspect, mais piquante de caractère. Comme une magnifique rose jaune. Une magnifique rose dans un environnement si sombre. Lorsque Lilith leva la main vers lui, il avait alors l'esprit plongé sur le contraste que créait la charmante fleur avec son contour. Etrange. Captivant. Pourtant, malgré cet esprit plongé loin, très loin d'elle, il remarqua le geste avorté. Avait-elle essayé d'appeler son attention ? Elle ne le regardait pourtant pas, au contraire même, elle semblait... Elle avait fermé les yeux ? Pourquoi donc ? Etait-elle... gênée ? Mais gênée de quoi ? Que pouvait-il lui être passé par la tête lorsqu'elle avait mené ce geste que Thomas avait à peine perçu, tout à ses pensées qu'il était ?

Et soudain, il comprit que le sujet venait d'être recentrer ? Comment ? Il n'en avait pas la moindre idée. Il avait vu chez elle se changement de réaction propre à ceux qui passe d'un état d'esprit à un autre. Ca n'avait pas été brutale, à peine un glissement, mais il avait perçu le changement. Aussi leva-t-il de grands yeux attentif à ce qu'elle allait très probablement dire.

- Je ne sais quoi te demander… et toi, sais-tu quoi m’offrir ?

C'était bien sa veine ça... Comment pouvait-il bien l'aider ? Avait-elle besoin d'une protection quelconque ? Tout en sachant que sa protection ne serait au final pas si complète puisqu'à tout moment, il pouvait la laisser en plan, parce que Nailah aurait besoin de lui... Ou bien, besoin d'un aide x ou y pour faire un chose x ou y... Bien sûr, il aurait pu lui proposer tant de chose, mais... que pouvait-elle bien souhaiter, elle, au plus profond d'elle-même ? Réaliser un souhait, pas forcément le plus grand, pas forcément le plus glorieux, mais un souhait. Un seul.

- Actuellement, de quoi as-tu vraiment envie ? Peut-être qu'en partant de là, on pourrait trouver un arrangement...

Bien sûr, c'était vaste. Il était un nombre incalculable de chose qu'un être humain pouvait vouloir en même temps... ça allait du simple désir matérielle, au désir plus universelle, en passant par toutes les nuances possible entre les deux... Mais en réduisant ces nuances aux seuls désirs réalisable par Thomas, les choses devaient se simplifier. Non ?

Elle s'était levée. C'était avant de parler bien sûr, mais jusque là, Thomas n'avait pas perçu l'importance que revêtait ce geste. Avait-elle essayé de mettre de la distance entre eux ? Etait-ce pour retrouver sa froideur et sa distance ? Ou bien... En avait-elle assez de sa présence ? Il était peut-être éttoufant, angoissant avec sa présence trop forte, trop massive. Il laissa glisser son regard sur son visage coller à la vitre sale, descendant sur sa gorge fine, ses bras trop gracile pour paraître réellement dangereux. Et pourtant. Puis sur ce ventre à peine voilé par se léger tee-shirt, et ses longues jambes - longues pour sa taille s'entend - moulées dans ce jean détrempé qui semblait sêcher doucement sur elle. Thomas jeta un regard à son propre pantalon. La crasse présente au sol avait complètement tâché le blanc autrefois immaculer de son jogging. Soit. Il le brûlerait en même temps que le sweat. Il s'arrangerait pour s'en procurer un autre, noir cette fois, qu'il ne le tâche pas si facilement. Quoi qu'il aimait le blanc. Ca l'aidait à rester calme.

Et il ramena son regard à la jeune femme, prêt à attendre une réponse de sa part. Quels pouvaient-être les désirs d'une personne aussi complexe ? Aussi extrème.

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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeSam 30 Mai - 22:22

Elle le regarda avec une douceur contraignante, presque avide, alors qu’il lui disait qu’elle pouvait choisir, qu’il ne savait pas, bien sur. Cela faisait partie de sa personnalité de lui laisser le choix : elle aurait du s’en douter, et ne pas essayer de le faire parler sur ce sujet. Elle tourna le visage vers lui, rafraichie un peu plus par la nuit froide qui s’élançait à faire vibrer les fenêtres derrières les murs boucliers. Elle lui sourit légèrement et acquiesça lorsqu’il eut fini de parler ; il avait raison, après tout, il avait la culpabilité de la dette, il ne pouvait choisir la compensation.

Elle fronça les sourcils en se remémorant les limites de cette « amende » : parce qu’il se croyait fautif et qu’elle l’avait insulté, il devait payer ; parce qu’elle était exécrable et geignarde, il devait payer. Parce qu’elle l’obligeait à rester en sa compagnie, il devait l’écouter, avec ses sautes d’humeur et ses piques. Elle cilla violemment et sa bonne humeur teintée de paresse chancela tout à coup ; bien sur ! Et elle qui formait des plans sur la comète parce que Thomas, cet être qui ne semblait pas capable d’être mauvais avec quiconque, supportait sa présence plus d’une demi-heure, elle qui soudain se sentait légère et stupide, énamourée comme une adolescente, pleine de tendresse, d’amitié, de folie douce pour cet ange à même le sol, osait croire qu’il l’écoutait pour le plaisir d’elle-même ? Pour le plaisir des insultes ? Pour les plaisirs des ordres ? Elle croisa les bras et se décolla de la vitre, se tenant soudain droite. Voilà ; il restait par obligation, ce qu’il croyait être une obligation. Elle avait sauté en avant comme une furie et avait bondit contre lui, et il se devait de tenir sa politesse jusqu’au bout pour purger son remords erroné. Elle se mordilla la lèvre et prit une décision.

Il n’aurait rien à payer, pour la simple et bonne raison qu’il avait déjà suffisamment subit pendant ces longues minutes. Il l’avait rassérénée avec brio, et elle l’en remercierait : il avait rendu en elle cet étrange auréole de douceur et de calme qui lui faisait depuis si longtemps défaut, et avait agis, si brièvement que se fut, comme un ange gardien susurrant ses lancinantes et apaisantes litanie dans le creux de son oreille. Elle lui fit un sourire doux-amer, ce sourire qu’ont les femmes qui disent adieu, et retourna vers le feu. Elle ne prit néanmoins, pas sa redingote et son écharpe ; elle ne pouvait se résoudre partir, pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait aucune bonne manière, et non plus celle de laisser le choix à son interlocuteur ; par sa méchanceté, peut-être l’empêchait-elle de partir.

Elle le regarda une nouvelle fois, plantée devant le feu, silhouette plaisante, harmonieusement dessinée au fusain de braise. Ses épaules, son buste, ses hanches et ses jambes se découpèrent, rougeoyantes sur la nuit, et ses cheveux dorés prirent des airs de brasier ébouriffé. Elle eut un geste lent et vaste, un peu rapide, en les repoussant en arrière, et prit son regard dans le sien, enlaçant leurs pupilles, embrassant leurs iris, avec intensité.


-
Tu ne me dois rien. Tu peux partir, Thomas, je ne suis pas là pour t’obliger à payer pour je ne sais quel crime que tu n’as pas commis. Tu ne me dois rien.

L
es mots lui arrachaient la gorge : il était devenu sa drogue, sa parfaite obsession, en l’espace d’un instant, son insatiable source d’apaisement, son Eden revisité, mieux que l’alcool, que la cigarette, que la haine, que le meurtre, mieux que l’intensité, que la fureur, mieux que l’orage, mieux que les lames psychiques habitant son esprit, mieux que sa vie entre deux eaux, sublime et sublimée par cette ardente paix qu’il dégageait, cette innocence grandiose, cette sagesse grandiloquente, cette magnificence discrète et naïve qui la bouleversait horriblement, atrocement, superbement. Il était devenu, quoi ? Son nouveau péché ou sa nouvelle souillure, cet être qu’elle serait prête à poursuivre pour quêter encore un peu de tranquillité, cette créature auprès de laquelle elle pouvait s’abreuver d’apaisement ? Il était immaculé et merveilleux sur ce sol, hâlé et beau, mais plus beau que beau, oui, beau en éclairant de son âme étrange la pièce et sa chair puissante. Il était beau dans ses regards, ses sourires, ses murmures plaisants, ses mimiques addictives et ses pulsions légères. Rien de meurtrier, rien de trop fort, rien d’effrayant.

Un Hunter Ange.

Elle déglutit lentement et baissa les yeux en attendant sa réponse. Prions, prions pour qu’il ne parte pas. Que ferait-elle, le suivre ? Chez Nailah ? Camper devant l’antre de l’aimée jusqu’à ce qu’il sorte, qu’elle le supplie ? Qu’elle mendie encore un peu de douceur ? Encore un peu d’affection dans cette ville qu’elle avait faite emblème de solitude ? Ses cils papillonnaient de trouble, ses lèvres inspiraient difficilement, elle avait la poitrine soulevée par sa révélation divine, cette soudaine foi en lui, cet accrochement à lui, cette nouvelle religion de lui – non pas qu’elle parle de coup de foudre, mais d’une liaison plus pure, plus sublime que la sensualité brute, une douce adulation spirituelle qui n’égalait pas celle de Thomas pour Temset, s’en différenciait. C’était une magnifique affection qui, pendant quelques minutes, la rendait aimante et meilleure. Elle eut la brève illusion gênante qu’il était devenu indispensable. Et sa voix fusa, impatiente et paniquée, mais en douceur, sa voix couleur de rapidité :


-
Mais si tu pars, je viendrais te voir demain au Non Exorabilis. Je pourrais… euhm… Te payer un verre ? Ou un pull. Un pull blanc. Tu ne m’as pas fait mal. En fait. Non ?

V
oilà qu’elle balbutiait, paniquée par sa révélation de dépendance et, justement, de la liberté présumée de Thomas : il ne demandait pas à rester avec elle, elle se devait de le demander elle-même. Elle ne pouvait pas le laisser partir. Elle ne pouvait pas le laisser la fuir. Elle ne pouvait pas le laisser l’abandonner. Et, comme un enfant s’accroche à son premier ami, Lilith s’agrippa psychiquement à sa première tendresse.



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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeDim 31 Mai - 0:37

Thomas n'avait pas bougé. Immobile. Drapé dans son innocence. Dans sa candeur. Elle ne voulait rien ? Pourquoi ? N'était-il pas assez utile pour elle ? Il ne lui devait rien. Mais il l'avait blessé ! Il lui avait fait mal, il devait se racheter pour ça.

Broutilles. Il savait pertinemment que ce n'était que mensonge. Que lui même se voilait la face avec cette histoire d'excuse. Depuis quand ? A partir de quel moment de leur entrevue était-il passé de l'obligation de veiller sur elle, à une sorte d'affection morbide pour cette petite chose dangereuse ? Mais soudainement, il n'avait plus tant envie que ça de partir. Il n'avait pas sommeil. Il savait que Nailah était en sécurité. Alors pourquoi ne pas en profiter ? Pourquoi ne pas, une fois seulement, profiter un peu de la compagnie d'une autre personne. Tant que Nailah était en sécurité. Mais comment analyser ce que venait de lui dire Lilith ? Était-ce sa façon à elle de lui rendre une liberté que lui ne trouvait nullement entaché ? Ou était-ce au contraire une congédiation ? Sa façon à elle de lui dire qu'il l'agaçait, qu'il était de trop ? Thomas ferma les yeux un instant, comme pour remettre son esprit dans l'ordre. Pour se rappeler qu'il devait réfléchir avant d'agir. Oui. Agir après. Et réfléchir...

Mais lorsque Thomas r'ouvrit les yeux, son regard se posa automatiquement sur le corps frêle, la tenue grotesque, l'image enfantine... Et une nouvelle envie monta en lui. Elle était bien trop fragile pour qu'il la laisse là. Toute seule. Dans cette grande maison. Trop grande. Trop sombre aussi. Elle pourrait avoir peur seule ici. Non ?

Broutilles. Pourquoi n'arrivait-il pas à simplement s'avouer qu'il avait envie de rester à ses cotés ? Parce qu'il l'aimait bien. Elle lui était sympathique. Ce petit bout de femme. Son caractère de cochon. Ses sautes d'humeur. Tout ça lui était sympathique. Et à cause de cela, il n'avait pas envie de partir. Pas envie de la quitter. A cause de ? Peut-être était-ce grâce à cela en fait... Il ne savait plus vraiment. L'esprit de Thomas ne prenait que rarement l'occasion de réfléchir sur les sentiments, sur les émotions. Il n'avait pas besoin de ça. Il avait Nailah. Nailah était sentiment. Nailah était émotion. Et elle, Lilith, qu'était-elle ?

Lilith était trouble. Elle était incompréhension. Elle était le doute personnifié dans l'esprit de Thomas.

- Mais si tu pars, je viendrais te voir demain au Non Exorabilis. Je pourrais… euhm… Te payer un verre ? Ou un pull. Un pull blanc. Tu ne m’as pas fait mal. En fait. Non ?

Thomas haussa un sourcil. Doutes. Encore une fois, elle venait semer le doute chez lui. Elle ne le congédiait pas. Sa présence ne la dérangeait pas. La preuve en était qu'elle ne lui aurait pas proposer de le retrouver par la suite si ç'avait été le cas. Non ? Ou bien tentait-elle de rester simplement polie. Une voix quelque part au fond de lui ricana.

Broutilles. Lilith n'était pas de ces hypocrites qui proposent des choses simplement pour ne pas blesser leur interlocuteur. Elle était bien loin de ça. Alors devait-il cessé de douter ? S'avouer qu'il ne voulait pas partir. Lui avouer qu'il ne voulait pas partir. Pas maintenant. Pas pour se retrouver tout seul dans son micro appartement. Plus tard. L'important maintenant ? Savourer.

Il se leva. Doucement. Délicatement. Comme seul savent le faire les gentils colosses. Ainsi, levé. Debout. Droit. Imposant... Beau. Il la regardait. La dominant de sa hauteur. De sa largeur aussi du reste. Il avançait vers elle. Son visage était sérieux. Concentré. Il y avait une chose qu'il voulait essayé. Mais si elle paniquait. Si elle s'énervait. Alors il était mort. C'était sur. Thomas se demanda un instant combien de temps il lui faudrait pour mourir d'une balafre dans le ventre. Peu de temps, espérait-il. Il n'aimait pas souffrir. Il s'avança. Un pas. Deux pas.

Trente centimètres. C'était la distance moyenne qui les séparait maintenant. Thomas sourit. Doucement. Tendrement. Comme toutes ses actions. Alors, avec cette tendresse si caractéristique de sa personne, il ouvrit les bras et enlaça la cruelle sorcière. Il fallait qu'il sache. Il le voulait. Le devait. L'étreinte était douce, tendre, presque fraternelle. Innocente. Comme toujours. Alors, ses deux gros bras, poser autour des frêles épaules de la jeune femme, il murmura, comme s'il avait voulu qu'elle seule l'entende.

- Pas à la boutique. Chez moi. Un de ces appartement miniature pour Autres. Le numéro 13.

Préférant ne pas abuser de la clémence de la jeune femme, il se détacha d'elle tout aussi lentement. Sans geste brusque. Comme pour ne pas effrayer la bête. Il serait dommage de se faire charcuter maintenant.

Thomas recula. Un pas. Deux pas. Il revint à sa place originel. Il ne s'excuserait pas. Pas cette fois. Il ne regrettait pas son geste. Ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne le lui ferait pas regretter.


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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeDim 31 Mai - 13:15

Il avançait vers elle sans qu’elle connaisse la cause de cette soudaine promiscuité, et elle le fixa avec un regard étrange, légèrement paniquée, remise au rang d’étrangère découvrant un personnage qui, étonnamment, n’a rien d’agressif. Elle plissa les lèvres, ses pas lents le rapprochant d’elle tandis qu’elle analysait chaque centimètre et chaque seconde qui les séparaient encore : allait-il… la prendre contre lui ? A peine trente centimètres maintenant. Mais oui ! Il allait la prendre contre lui ! Comme… comme une peluche, ou… une sœur, ou une amie, ou une proche. Il allait la toucher pleinement, non plus du bout des doigts, mais de ses mains, ses bras, son buste. Elle entrouvrit les lèvres pour avaler une bouffée d’air, choquée, et le vit esquisser le geste. LE geste. Il s’était levé aussi souplement et gracieusement que le musculeux félin qu’il semblait être, et l’avait amenée à lui avec la même harmonieuse affectation. Il se déplaçait avec la lente douceur des animaux ; et il referma ses bras sur elle, sur ses épaules.

Il approcha son visage, et, la joue contre sa joue, la bouche près de son oreille, il chuchotait, secrètement, comme un gosse qui avoue ; et Lilith, les yeux fixés sur le décor, derrière, aspirait les informations et les entendait faire écho dans son crâne, mémorisées, adorées, imprimées, attrapées et caressées en son esprit. Il dit tout bas :


-
Pas à la boutique. Chez moi. Un de ces appartement miniature pour Autres. Le numéro 13.

L
e numéro 13. Bien sur, elle s’en souviendrait. Elle plissa les lèvres, hésitant à faire preuve de violence, et attendit sans esquisser un geste, sans un mouvement pour l’enlacer à son tour, immobile et figée contre lui, jusqu’à ce qu’il la lâche, indemne. Pas une entaille, pas un cri de colère ; pas une balafre, pas un hurlement, pas de sourcils arqués par la fureur ; elle gardait la bouche entrouverte, reprenant son souffle. La peur la prit violemment alors qu’il reculait lentement en l’observant ; sa chaleur de colosse l’avait quittée, son parfum de pluie s’élançait au loin, et la terreur griffait sa trachée. Elle n’avait jamais, jamais ressenti cette horreur incommensurable au contact d’une lame, face à un possesseur de don ou à une arme à feu, jamais l’adrénaline ne l’avait faite défaillir avec cette force lors d’un combat, lors d’une attaque soudaine, mais là, maintenant, immédiatement, elle était faible, meurtrie par la violence de sa panique, le crâne douloureux d’angoisse. Elle leva les yeux vers lui et ses joues s’enflammèrent tout à coup, en proie à l’incendie de la gêne : sa peau hâlée se mua en un masque couleur cerise, ses pommettes rosirent avec force, son front se couvrit d’un film fin de moiteur rougeoyante ; comme une petite fille fanatique, elle devint rouge tomate en quelques secondes.

Son cœur battait à toute vitesse entre ses cotes, lui déchirant la poitrine à grands coups frénétiques ; elle déglutit bruyamment et se détourna pour éviter son regard. Faisant passer sa main sur le manteau de cheminée pierreux, elle en caressa l’étoffe rugueuse, les doigts sur le fil de ses aspérités. Il faisait chaud près de la cheminée ; elle offrait son dos à la vue de Thomas. Ses cheveux formaient une masse d’or et d’ombre en bataille, inexorable et étrangement longue et épaisse ; elle fixa dans les yeux le regard orange du feu, plissa les lèvres ; puis, faisant volte-face, elle concentra ses yeux sur la peau de Thomas et visualisa.

La belle épaule ronde s’entrouvrit sur sa lame psychique ; c’était si peu profond qu’il ne devrait ressentir qu’une brève, doucereuse douleur, mais la marque y serait, menace adoratrice et glaciale. Elle formait le mot avec lenteur dans son crâne, alors que sur la belle peau s’esquissait la forme de la blessure entrouverte ; la plaie perla, le sang roula, rare, le long du bras, alors qu’il remarquait sa revanche. Un L. un A. L. A. voilà qu’elle signait sa possession et sa blessure. Lilith Anguis. Sur la belle courbure, enluminée, gravée, tatouée, apparaissait les premières marques de son identité, ses initiales ; elle ferma les yeux un instant, le doigt formant son dessin sur l’air machinalement ; puis elle stoppa sa course à la fin du quatre. Assez ; son crâne était douloureux de tant de blessures bien nettes : il lui fallait moins de concentration pour les grosses balafres sans queue ni tête. Là, les lettres rougeoyaient doucement dans la pénombre, brulantes et écarlates, graciles sur sa peau. Elle dit d’une voix calme.


-
Appartement 24, dans les Tours. Et je t’interdis… je t’interdis de me serrer contre toi.

E
lle avait le menton levé. Bien sur qu’elle ne lui interdisait rien – du moins préférait-elle croire qu’elle avait toujours le pouvoir de lui donner des ordres. Elle essuya sa joue comme pour y effacer les dernières traces de son rougissement, et ses yeux glissèrent de son œuvre sanglante, aux yeux de Thomas. Elle accrocha son regard, et la vérité lui vint, sur la pointe des pieds.
Sa terreur n’avait aucun rapport avec une quelconque violence.

Elle ne craignait que la dépendance.


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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeDim 31 Mai - 17:47

Thomas grimaça. Bien sûr il s'attendait à une réaction de sa part. C'aurait été trop beau sinon. Douleur. Pas douleur physique. Ce n'était qu'à peine une écorchure. On était bien loin de la balafre qu'elle lui avait fait sur le visage. Non. Douleur de l'âme. Thomas avait été vexé... ou plutôt... il était triste d'être ainsi marqué. Il se faisait l'impression d'une vache qu'on aurait marqué au fer. Il avait lu quelque part que ça se faisait, en dehors de Secret Town. Dans l'autre monde. Celui dont il n'avait aucun souvenir. Celui dont il ne voulait pas se souvenir. Thomas passa sa main sur les plaies ensanglanté, tentant d'endiguer les gouttes de sang qui perlait sur son bras. Peine perdue. La paume pleine de sang, il abandonna l'idée et s'essuya sur son torse blanc, laissant une étrange traîné rougeâtre sur la peau immaculée. Thomas n'y prêta aucune attention, préférant assimilé ce qu'elle venait de dire... Je t’interdis de me serrer contre toi. Avait-elle bredouillé ? Ou bien était-ce Thomas qui se faisait des films ? Devait-il lui obéir ? Bien sur... Qui savait ce qu'elle s'amuserait à lui graver sur la peau la prochaine fois sinon... Et soudain, une révélation s'imposa à l'esprit du jeune homme :

Nailah n'allait pas aimé ça.

C'était assez simple à comprendre d'ailleurs. Il ne devait pas se laisser ainsi marquer par une femme. C'était dangereux. Tant pour lui que pour sa déesse. Tant pour lui que pour la femme en question d'ailleurs. Dangereux pour tout le monde. Parce qu'il était un Hunter. Parce que si la magie de Nailah associé à sa force brute impressionait suffisemment pour leur assurer sécurité à tout les deux. Mais si on troisième membre - aussi puissant soit-elle - venait boulverser cette équation, qui savait comment réagirait le clan Hunter... Il était deserteur, ne l'oublions pas. Pourtant, tout en sachant que Nailah n'apprécierait pas, il ne pouvait s'empêcher de se trouver des excuses. Peut-être qu'en réalité, elle ne dirait rien, trouvant bien que Thomas s'interresse aux autres... Même quand ceux-ci était des traitres ?

Il soupira longuement.

- D'accord. Je ne referais plus cela. De toute manière, ce n'était qu'un test.

Il avait parlé d'une voix distante. Peut-être légèrement vexé. Légèrement. Quel duo. Lui était vexé. Elle était gêné. Oui oui, gêné. Il l'avait vu rougir comme une cerise avant qu'elle ne se tourne vers la cheminé. Pourquoi gênée ? L'étreinte était peut-être malvenue finalement. Après tout, il y avait à peine une heure qu'ils se connaissaient. Ce genre de chose ne se faisait peut-être pas.

Nouveau soupir.

- Je m'excuse. C'était impoli de ma part.

Finalement peut-être regrettait-il un peu.

- Mais j'en avais vraiment envie. Et vu... que tu semblais n'avoir envie de rien... rapport à ma... dette. Alors...

Et voilà qu'il bredouillait. Ridicule. Ses explications n'avait ni queue ni tête en même temps. Comment lui expliquait qu'il avait envie de l'enlacer, de la serrer dans ses bras... comme pour la ranger dans une bulle hermétique qui l'aurait protégée de toute attaque extérieur. Elle était si forte. Elle paraissait si faible. En un sens, elle l'était. Combien de temps faudrait-il à Thomas pour la tuer ? Son arme était lié à lui par l'âme. Il ne lui faudrait même pas un quart de seconde pour attraper son épée et la brandir vers la gorge de Lilith. Et alors...

Thomas ferma les yeux. D'où venait cette pulsion sanguinaire ? Etait-ce un instinct typiquement Hunter ? Parce qu'il avait été blessé par une sorcière. A deux reprises. Les pupilles de Thomas se rouvrir, s'attendant presque à ce qu'elle ait disparu, ayant perçu cette pulsion qui l'avait traversé momentanément. Elle semblait si à même de le mettre à nu... De lire en lui.

Il rougit. La pulsion était parti. Ne restait plus que la sensation de ridicule ressentit plus tôt. Finalement, lui aussi était gêné. Et tandis que ses joues se teintait d'une adorable couleur grenat totalement en opposition avec sa stature, il se fit la reflexion qu'il y avait près de dix ans qu'il n'avait pas rougit. C'était si... étrange. Si inhabituel pour lui.

Décidemment, Lilith était la reine de la première fois... et ce sans mauvais jeu de mot.

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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeDim 31 Mai - 18:32

Voilà qu’il rougissait. Elle n’avait pas du tout apprécié qu’il parle de « test » et de cette voix blessante, froide, mais tout cela s’était effacé au profit d’une brève réflexion un peu étrange : lui, debout, avec sa trainée écarlate émoussée sur son torse, les yeux sur elle, sur sa gorge, et cette lente flamme brulant doucement dans son œil. Elle haussa un sourcil, et patienta. Qu’avait-il ? Il ressembla une brève seconde à un Hunter. Il eut dans le regard l’étincelle mauvaise qu’elle voyait si souvent chez Drylen, ce brasier de pulsion. Elle esquissa un mouvement de recul lorsqu’il proféra sa dernière phrase en rougissant. Ses pommettes anguleuses s’étaient teintées d’un voile pivoine qui le rajeunissait sérieusement. Elle eut un sourire vague.

Il se décomposait dans son balbutiement, s’empêtrant dans des mots sans queue ni tête, et le sourire fleurissait. Il s’élargit, s’entrouvrit, et sa main sur la manteau de la cheminée glissa pour accompagner le mouvement incurvé de sa bouche soudainement rieuse ; lorsqu’il termina enfin, indécis, sur un mot qui n’avait rien a faire dans son babillage d’idées incongrues, elle partit d’un grand éclat de rire mi-moqueur, mi-lumineux, qui transfigurait son visage bravache en une frimousse gamine de sale gosse ; ses cheveux bougèrent avec sa gorge, elle ferma ses prunelles turquoises, et l’hilarité prit possession de sa poitrine et de sa trachée, remontant par vagues alors qu’elle se pliait en deux pour piquer son fou rire à son aise.

Riant toujours, encore, inexorablement, elle bougea souplement pour atteindre le sofa, et se laissa tomber sur le coussin moelleux, les bras croisés sur son ventre douloureux ; les larmes de son amusement perlèrent au coin de ses yeux alors que son rire se faisait presque hystérique, grand, aéré, soulagé, et qu’elle grimpait petit à petit dans les aigues, sans pouvoir stopper le cristallin tremblement de ses cordes vocales.

Le soulagement ? Elle ne savait même pas. Le fait qu’il soit aussi ridicule et gêné qu’elle la rassérénait à un point paroxystique ; elle attendit, emportée dans sa transe hilare, que la tempête de son rire inexplicable cesse ; finalement, son corps cessa de tressauter contre le dossier, et ses mains relâchèrent lentement son abdomen. Elle inspira calmement, après plusieurs minutes de pur fou-rire, et rouvrit ses yeux humides pour regarder Thomas en face ; il n’avait pas bougé, et son expression était telle qu’elle eut envie de rire de nouveau. Elle retint derrière un hoquet une nouvelle crise étrange de rire incongru, et lui sourit. Elle devait passer pour une folle ; peu importait.

Il était magnifique avec son épaule marquée, ses yeux francs et la couleur du feu sur lui ; il avait des airs divins, presque irréels, comme si l’Ange qu’il était s’était réellement incarné, à sa place. Elle mordilla l’intérieur de sa lèvre en l’observant, de nouveau sérieuse, et tapota la place près d’elle, sur le canapé, pour qu’il vienne s’asseoir près d’elle. Dégainant une cigarette de son jean trempé, elle la mena à ses lèvres et fit danser la flamme au bout de son briquet enluminé de ses initiales. Son briquet et Thomas, enluminés de ses initiales. Son briquet, Son Thomas, gravés à son nom. Son sourire revint à cette pensée, et elle s’aperçut qu’elle n’avait pas autant rit et sourit depuis la divine époque de la bulle de paix, avec ses parents près de la forêt. Ses yeux fixèrent en face le plafond embelli de poutres apparentes, et elle fit glisser ses yeux vers le feu.
Elle tourna les yeux vers le colosse et sa balafre, et finit par parler, d’une voix plus légère.


-
C’est moi qui dois te demander pardon. Je devrais cesser de te charcuter. C’est une manie, comme… pianoter avec les ongles sur la table.

L
a fumée s’échappa de ses lèvres, opaque et grisâtre, comme un voile délicat ; elle alla s’évaser vers les voutes du riche plafond. Elle eut un sourire dans la fumée, étrangement psychédélique avec les bijoux de ses prunelles, l’or de ses cheveux et cette étoffe de tabac autour de son visage ; elle fit voleter la cendre plus loin, et la bouffée suivante se laissa envoyer vers Thomas, chatouillant les linéaments du jeune homme de sa forme paresseuse et de son odeur chaude. Elle le regarda avec cette attention qu’elle mettait dans son regard pour le scruter, et prit la main puissante du jeune homme ; la faisant miroiter dans la lumière comme une pièce de monnaie, elle la regarda attentivement, le grain pâle de la peau, la forme douce des phalanges, le fuselé aigu des doigts, la largeur masculine de la paume ; pour comparer, elle mit la sienne dessus et eut un soupir en remarquant que ses doigts n’allaient pas à la moitié de ceux de Thomas et que sa paume n’en formait qu’un demi. Sa petite main hâlée sur la grande main blanche avait quelque chose d’absolument poétique. Elle retourna la main et regarda les lignes creusées dans la peau. Nailah Temset lisait-elle les lignes de la main, comme la plus vulgaire des diseuses de bonne aventure ? Que lisait-on dans celle-ci ? Pureté, innocence ? Mort lointaine ou proche ? Vie chaotique ou douce ? Douleur ou paix ? Embuches ou calme ?

Elle releva le nez vers le haut visage de Thomas, les yeux un peu plissés, la bouche gardant l’ombre d’un sourire, et une étincelle amusée dans le regard :


-
Tu es plutôt mignon, pour un presque danger public.


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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeMar 2 Juin - 21:18

Thomas sourit. Elle était belle lorsqu'elle riait. Le visage éclairé, chassant toute cette ombre de son visage. Belle. Oui. Ses cheveux blond qui volait au rythme de son rire, ses yeux clair qui semblait s'illuminer, tout son corps frémissant au gré des éclats... Magnifique. Et Thomas sourit. Doucement. Tendrement. Comme un adulte sourit à un jeune enfant qui fait ses premiers pas. Parce que c'est l'air qu'elle a, Lilith, avec son sourire, trop grand, trop beau, trop. Alors Thomas souriait, doucement.

Elle fumait. L'odeur semblait être famillière, comme si elle l'avait imprégnée. Imprégnée dans ses vêtements, dans ses cheveux. Il l'avait sentit lorsqu'il l'avait enlacée. L'odeur de fumée âcre qui flottait toute autour d'elle, mélangée à cette odeur de pluie, mélangée à son odeur. Elle sentait bon. A sa manière. Une odeur douce et charnelle. Thomas aimait ça. Et s'il ne s'était pas souvenu de sa dernière punition, probablement l'aurait-il repris dans ses bras, ainsi coincée, sur son fauteuil... sans la lâcher, pour s'enivrer de son odeur.

Avant de mourir décapité. C'était une très mauvaise idée. Une idée qui devait quitté très vite son esprit. Enfin, elle ne l'aidait pas non plus. A prendre sa main, à la coller dans la sienne, à exposer ainsi son miniaturisme. Elle était toute petite, toute frêle, toute faible. On ne pouvait qu'avoir envie de la protéger. Non ? C'était le cas de Thomas. Mais peut-être que Thomas ne réfléchissait pas comme les autres... Il était un peu tordu dans sa tête. C'était peut-être le trou béant de neuf ans dans son esprit qui le rendait aussi... particulier.

- Tu es plutôt mignon, pour un presque danger public.

N'importe qui n'étant pas Thomas aurait rougit. Même Thomas d'ailleurs, aurait pu rougir à ce compliment. Il fallait dire qu'il n'y était pas vraiment habitué. Il se demanda même si ce n'était pas la première fois qu'on lui disait cela. Peut-être Nailah, il y a longtemps. Mais il ne s'en souvenait même pas alors, avait-ce réellement de l'importance ? Et pourtant, il ne rougit pas. Non. C'était le presque danger public qui l'avait refroidit avant même que la chaleur ne monte. Non. Il n'était pas presque.

- Je Suis un danger public Lilith.

C'était la première fois qu'il prononçait son prénom, et il s'apperçut qu'il laissait une saveur particulière sur sa langue. Sur ses lèvres. Un goût de danger. De sang. Un goût de mort. Et pourtant... Il y avait, en le prononçant cette affection si étrange. Celle que Thomas portait à la jeune sorcière. Le regard qu'il portait sur elle était complètement faussé. Il ne la voyait qu'avec innocence. Comme une simple jeune fille, qu'il aurait bousculée. Comme une poupée de porcelaine, qu'il aurait abimée. C'est une traitresse ! Lui criait son instinct. Lui criait tout son corps. Toutes les fibres de son âme. Son âme d'Hunter. Celle d'être humain. Toutes. Et pourtant, lui se bornait à ce qu'il voyait. Cette jolie femme. Qu'il avait blessé.

La laissant jouer avec sa paume, il posa son autre main, sur son épaule, plongeant son regard d'ébène dans le sien, tellement plus clair. Il était sérieux. Avec cette douceur caractéristique dans les traits. Il fallait qu'il lui explique. Oui, il était un gentil nounours, oui, il faisait tout pour protéger son entourage, mais non, il ne savait pas toujours contrôler cette force titanesque, et cette arme destructrice à sa portée. Il en avait blessé, des gens, simplement en leur serrant la main, en marchant parmi une certaine foule de gens... etc. Rien n'assurait que là, dans quelques secondes, il n'allait pas, en se levant, la faire tomber, la blesser... encore.

Il soupira longuement. A quoi bon... De toute manière, ce n'était ni le lieu ni l'instant de débattre sur ce prétendu danger. Elle l'avait dit elle-même : On ne sort pas de chez-soi quand on manque de tuer quelqu'un à chaque pas !

- Bah, oublie...

Il soupira.

- Tu es pardonné de me charcuter... Après tout, je le mérite.

Il eut un léger rire en regardant son épaule. Comment diable allait-il pouvoir cacher ça à Nailah ?

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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeMer 3 Juin - 20:52

Tandis qu’il réfléchissait intensément, elle finit par lâcher la grande main pataude qu’il lui avait gentiment laissée. Elle écoutait le silence et ses plaintes encore coupables. Pourquoi disait-il sans cesse qu’il méritait ses sévices ? Il ne méritait rien d’autre qu’un monde meilleur ; un monde sans guerre, sans traitres et sans sorciers. A l’idée qu’il était un Hunter, un réflexe venu de son passé et de ses besoins ancestraux fit vibrer ses doigts et elle sursauta : sa main légèrement crispée, elle retint à grand peine l’envie soudaine de le charcuter gentiment, les précieuses d’abord et ensuite le crâne, histoire qu’il ne souffre pas trop longtemps. Elle ferma les yeux et en respirant calmement, parvint à endiguer son envie meurtrière : pas question. Pas lui. Elle pouvait décimer n’importe quel Hunter, mais pas celui qui la berçait de bien-être et ourlait son affection d’une tendresse illimitée.

Une nouvelle fois, elle tourna le visage vers lui et en profita pour le dévisager – cette manie d’observation devenait nocive et obsessionnelle, comme l’était déjà Thomas lui-même. Elle sut qu’elle irait le lendemain, lorsqu’elle l’aurait perdu au profit de la ville sombre qu’il rejoindrait bientôt, chez Nailah Temset. Il fallait bien qu’elle voit à quoi ressemblait sa riv… cette femme, de près, pour juger de sa beauté si légendaire et de son pouvoir quasi-divin. Peut-être qu’elle apprendrait des choses sur lui ; peut-être qu’elle découvrirait que cette diseuse d’elle-ne-savait-quoi n’avait pas franchement quelque chose de spécial, finalement. Elle eut un vague sourire cynique qu’elle dédia au vide et qui trahissait le peu d’illusions qu’elle se faisait : Pour Lilith, l’étincelle de vénération dans l’œil de Thomas n’avait rien d’Œdipien, et représentait bien l’amour inconditionnel qu’elle n’avait même pas envisager de voir, de connaitre et d’engendrer elle-même.

Levant les yeux vers le plafond et rêvassant un instant, elle imagina la lumière dans les yeux noirs en prononçant SON nom, le sourire idolâtre en se remémorant SON image, et les mots respectueux associés à SON identité, sur Thomas. Merveilleux, vraiment – son attachement prenait des proportions affolantes, pour quelques gestes tendres et cette propension mirifique à être délicat. Elle tourna le regard sur lui et l’observa une nouvelle fois – sa beauté lui explosa au visage comme une révélation, alors que dans la rue une heure plus tot, elle l’avait trouvé laid et répulsif. Elle grimaça en découvrant le tour que prenaient ses pensées : un peu de plus, et elle se mettait à lui demander comme une collégienne si il voulait bien lui tenir la main et sortir avec elle. Elle soupira et remit les cheveux humides de Thomas bien en ordre d’un geste léger ; il y avait chez lui quelque chose d’étrange, qui attirait en elle sa personnalité refoulée, celle qui quêtait les peluches humaines, et sa personnalité extérieure, celle qui riait des autres mais recherchait la sensualité. Voila qu’elle se dédoublait pour le plaisir d’apprécier – d’être séduite par ? – Thomas deux fois plus. Elle sourit dans le vide, et effaça presque immédiatement le dessin rieur de ses lèvres. Ca suffisait, maintenant ! Elle avait assez gloussé pour les deux ans à venir !

Elle pivota légèrement, et, changeant de place, se posa sur l’accoudoir du sofa, ses pieds nus près des genoux de Thomas ; les mains entre ses genoux, son jean bruni par la pluie, elle remisa ses cheveux derrière son oreille et eut un vague sourire qui n’avait plus rien d’heureux et d’amical – elle contrôlait ses zygomatiques à toute bringue. Elle laissa glisser son regard sur lui une nouvelle fois –avide de nouveau-, et demanda sans ambages :


-
Tu couches avec ta Nailah, Thomas ?

E
xquis, cette association dissonante ; Nailah, Thomas, c’était laid à prononcer, délicieusement laid, merveilleusement disgracieux ; elle aimait que ce couple mal assorti vibre d’horreur sur sa langue. Sans prendre garde au possible choc que pouvait bien ressentir Thomas, elle continua d’une voix plus guillerette, soudain curieuse à mourir de lui et de sa personne, de lui et son âme, de lui et son corps et son esprit. Elle poursuivit :

-
Et puis, tu le connais, Drylen d’Al Kersen ?

L
a fébrilité la prit soudain. Encore, encore, de nouveau des questions – encore savoir, tout découvrir, s’abreuver à la source de l’information. Se délecter de son essence. Elle devenait folle de cet être, le seul qu’elle ne savait comprendre et interpréter, le seul étonnant, le seul qui la laissait démunie et passionnelle ; encore, des questions ! Encore.

-
D’ailleurs, dis-moi, tu ne connais pas de sorciers ?

S
a voix était calme et légèrement vibrante, vibrante de cette envie de s’approprier Thomas.

-
Et des sorcières ?

E
ncore, encore des questions.

-
Tu fais quoi de tes journées, si Temset n’est pas en danger ?

L
a bombe de ses interrogations explosait.

-
En fait… tu n’es même pas marié, conclut-elle d’un ton involontairement satisfait, en montrant d’un signe de menton sa main sans alliance.

E
lle le regarda dans les yeux pour attendre sa réaction et ses réponses – le souffle court d’impatience.


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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeMer 3 Juin - 21:38

Thomas eut un mouvement de recul à la question profondement indiscrète que posait la jeune femme. Très indiscrète. Trop indiscrète. S'il couchait avec Nailah ? Bien sûr que non ! Elle était comme une mère pour lui, une protectrice, une idol à adorée... La descendre au statut de simple objet charnel aurait été la déprécier. Elle était bien plus que ça... Comment ? Les mensonges qu'il se servait ne marchait sur personne ? Allons... Faîtes un effort, s'il vous plait. Parce qu'évidemment que Thomas aurait voulu partager le lit de sa belle, pouvoir l'embrasser, la caresser, la... Il ferma les yeux avec virulence. Non. Il ne devait pas penser ainsi d'elle. C'était malsain. De toute manière, il n'avait plus le temps de penser.

Avec la même force subite par laquelle elle avait posé sa première question, elle enchaîna, sans même lui laisser le temps de répondre. En commençant par l'homme qui lui aurait mené la vie infernale si... Il ferma les yeux. Pour sur qu'il connaissait Drylen d'Al Kersen. De loin. Et il ne s'en portait pas plus mal. Des sorciers ? Des sorcières ? Il connaissait Nailah. Les autres ? Il les avait vu de loin, sans jamais réellement les aborder. Il restait un Hunter, malgré son pacifisme. Il évitait de trop cotoyer les sorciers, histoire de ne pas trop agiter ce gène qui frétillait dans ses membres. Qui sait, si un jour il venait à craquer, ce qu'il adviendrait. Un danger public. Il était une bombe à retardement dont le décompte aurait été masqué. Alors ce qu'il faisait de ses journées, s'il n'avait ni ami, ni même connaissance ? Il protégeait Nailah. Et le reste du temps...

- Non.

La voix de Thomas résonna dans l'habitacle clos. Peut-être un peu trop fort. Pas agressif. Ferme. Il fallait à tout prix endigué ce flot de question, avant que son esprit même ne finisse par entrer en surchauffe. Très mauvaise idée ça ! Qui savait ce qu'il adviendrait alors. Oui. Vous avez parfaitement compris : Thomas avait peur de lui même. Peur des comportements que son instinct de Hunter pourrait avoir. Peur. Tout simplement.

Il souffla longuement. Histoire de mettre de l'ordre parmi toutes les questions. Bien sûr, il répondrait pas à la première, elle était bien trop indiscrète. Il ne prononcerait pas non plus le nom de Drylen. Comme le sujet de la forteresse, ce personnage excécrable était un sujet tabou dans l'univers de Thomas. Pour les autres questions... Il fallait y allé dans l'ordre.

- Je ne cotoie pas les sorciers. Ce n'est pas bon. Ni pour moi, ni pour eux. Même si tu ne sembles pas vouloir y croire, je suis dangereux, Lilith.

Il se passa la main nouvellement libéré sur son visage en soupirant. Oui. Dangereux. D'ailleurs, ce n'était même pas une bonne idée de rester ici avec elle. Il lui serait si facile de la... Il serra les dents. Les pulsions meurtrières devenaient de plus en plus ressérée. La tuer. La laisser ici, baignant dans son sang. Personne ne saurait. De nouveau, il serra les dents, et laissa sa tête tomber devant lui. Sur l'accoudoir du canapé. Ou plutôt, sur ses mains, qui s'était placées là. Entre ses jambes. Thomas expira longuement.

Pourtant, le visage ainsi camoufler, il poursuivit ses réponses, d'une voix légèrement étouffée.

- Lorsque Nailah n'est pas en danger, j'erre dans la ville, je visite, je cours, j'entretiens ma forme... Je me fatigue.

Il releva la tête, pour plonger ses yeux dans les siens. Vu par dessous. Elle paraissait plus grande, plus imposante. Dominante. Et Thomas était soumis. Soumis à se regard impérieux, curieux. Magnifique. Il sourit légèrement.

- Comment voudrais-tu que je sois marié ? Je n'ai que vingt-deux ans, et avec la vie que je mène, et le peu de rapport que j'ai avec les autres... C'est impossible.

Il laissa de nouveau un silence peser sur eux. Avant de reprendre, hésitant.

- Pourquoi toutes ces questions ?

Un doute pris l'homme prudent qui vivait en lui. Et si... Si elle avait l'intention de le vendre. Aux Hunters, aux Sorciers... aux Autres mêmes... Il y avait tant de gens qui pouvait souhaiter la mort du protecteur de Nailah Temset. Persuadée qu'elle ne saurait pas se défendre seule. Oui mais voilà, le protecteur veillait à ce qu'il n'ai aucun point faible qui puisse nuir Nailah...

Une question monta à ses lèvres. Une question que, pourtant, il ne posa pas. Non. Il ne voulait pas savoir ça.

Dit Lilith, est-ce que tu me trahiras, moi aussi ? Question imposé. Il ne voulait pas savoir.


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MessageSujet: Re: Le cri du Ciel [PV Thomas & FINI]   Le cri du Ciel  [PV Thomas & FINI] I_icon_minitimeMer 3 Juin - 23:50

C’est lorsqu’il déposa son visage désarçonné par la détresse, sur ses genoux, que Lilith comprit finalement cette multitude de questions. Cette myriade de regard. Cette douceur dans le cœur. Son cœur battait à toute allure dans sa poitrine, et sa respiration se fit saccadée et paniquée, discrètement. Il disait qu’il ne côtoyait personne. Qu’il était si seul. Qu’il se fatiguait dans l’ennui. Et il y avait ces lèvres sur ses genoux, qui bougeaient et dont la chaleur traversait merveilleusement le tissu du jean. Ses paupières closes et si proches de sa peau. Ses mains sur ses genoux. Lui sur ses genoux. Elle fixa les cheveux de jais le temps qu’il finisse sa première réponse et relève les yeux vers elle, ses yeux d’onyx allongé, et qu’il poursuive. Il parlait de ce ton étrange, un peu contenu, un peu las, qu’il avait eu un peu plus tôt lorsqu’elle avait capté l’étincelle Hunter dans son œil. Elle eut un mouvement de sourcil en songeant à cette comparaison : et Thomas ? Avait-il ces pulsions légendaires qu’on prêtait aux Hunters ? Et avait-il envie de la tuer ? Son cœur battait toujours, doublement, proche de la vitesse maximale, de peur et d’élan affectif mêlé. Voilà qu’il la terrorisait lentement, insidieusement, alors qu’elle devenait petit à petit folle de son physique, de son esprit et de ses réparties.

Non, il ne couchait pas avec Nailah, non, pas d’épouses, non, pas de sorcières. Malgré son ton un peu triste, elle jubila intérieurement : aucune d’elles n’avaient eut la chance de profaner Thomas. Son bonheur intense ne fit que la retrancher dans sa théorie : elle allait finir cette discussion le cœur accroché à celui du protecteur de Temset. Elle regarda ses initiales sur l’épaule meurtri, et retint le réflexe incongru de les embrasser : pas question. Pas ses lèvres sur Thomas. Trop équivoque, trop ambigu, trop choquant dans le silence plein de tension maintenant. Pourquoi se taisait-il ? Il la fixait. Elle esquissa un vague sourire en déglutissant ; elle, et son envie parfois, soudaine, de le lacérer. Et lui et ses sautes d’humeurs subtiles – la flamme chasseresse qu’elle avait perçu dans les yeux obsidiennes. Elle se demanda, si elle ne se trompait pas : comment Thomas pouvait-il être touché par une telle souillure de l’esprit, une telle noirceur de l’âme ? Il était aussi immaculé qu’un Archange. Elle déposa ses doigts sur sa mâchoire fine et carrée, et les laissa glisser comme une perle d’eau sur le grain doux de la peau pâle. Son pouce se bloqua sur le menton et son index et son majeur roulaient sur la courbure masculine. Il parla : Pourquoi toutes ces questions ? Sa bouche se mouvaient doucement tout près d’elle et de ses doigts, et ses yeux bleus baissés sur elle la dévoraient du regard. Il avait une façon très poétique de parler : du bout des lèvres, en modulant sa parole. Elle eut un temps d’arrêt sur l’image grandiloquente des lèvres proches et superbes. Lentement.

Puis elle releva précipitamment les yeux et relâcha la joue ; restant proche, avec lui si près de ses genoux, elle posa la main sur sa cuisse gauche et esquissa un sourire amusé destiné à désamorcer le flottement gênant qu’elle avait laissé léviter dans la pièce alors qu’elle hésitait à – allez, avouons-le – se jeter sur lui. Elle répondit d’une voix franche et calme, sans pouvoir plus avant lui mentir :


-
Parce que tu es la première personne que j’apprécie, depuis mon enfance.

E
lle inspira profondément, et, détachant une pince de la ceinture de son jean, prit une lourde masse de ses cheveux pour les attacher dans la barrette de nacre blanc. Le bijou était gracile pour la crinière ondulée de la jeune fille, mais tint bon : autour du visage juvénile flottaient, graciles, quelques vaguelettes d’or subsistantes, et sur sa nuque une ou deux mèches échappées de l’étreinte de la pince à cheveux. Elle lui jeta un nouveau regard en coin, et ramena une mèche échappée derrière son oreille ; envoyant la cigarette sur le verre brisé de la table basse, elle termina avec douceur :

-
Je ne fréquente pas de Hunters non plus. Je ne fréquente personne, mais surtout, pas de Hunters, pas par envie. Mais toi, j’aimerais bien. Alors je viendrais, au 13.

E
lle n’avait pas conscience que l’esprit de Thomas n’était pas tourné vers son affection, mais vers le doute. Le doute de sa nature – ce doute qui ne pouvait qu’émerger… en face de Lilith.


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