Elodie Simpsons

Voir un caractère aussi posé chez une enfant de Hunter est assez inhabituel. Ayant été éduquée dans la haine des Sorciers, il devrait être normal qu'elle ait développé un caractère profondément anti-sorcière et violent. Mais non. Elodie est un modèle de sagesse et de réflexion. Elle prend toujours le temps de se poser, et de réfléchir aux choses, aux évènements qui l'entourent. Elodie n'est pas de ces personnes qui s'emballent, qui s'énervent pour un rien, impatientes... Tout vient à point qui sait attendre. c'est là-dessus qu'Elodie fonde toute sa philosophie et toute sa raison. Alors elle reste sur le coté, observe, analyse, réfléchit, parlemente parfois, et enfin, agit. Jamais avant. Elle estime qu'agir auparavant toutes ces étapes serait folie, et en tant que faible Autre, elle ne peut se le permettre.

Pourtant de part un entraînement primaire d'Hunter, du temps où ses parents caressaient encore de grands espoirs à son sujet, elle reste une excellente combattante, surtout visible durant ses crises de rage. Car oui, Elodie fait des crises de rage. On ne sait à priori peu de chose sur ces crises si ce n'est qu'elle en fait depuis sa toute petite enfance, et dans ces moments là, elle devient particulièrement violente et agressive. Ces crises lui prennent généralement lorsqu'elle est particulièrement sous tension, qu'on lui en demande trop, où qu'elle doit réfléchir à toute vitesse. Heureusement, il y a longtemps qu'on ne lui en demande plus tant. Toutefois, pour prévenir ces crises, elle a pris l'habitude de méditer dès qu'elle sent sa tension s'emballer. Par sécurité pour ceux qui l'entoure, tout simplement.

Ainsi, il ne sera pas rare de voir Elodie, assise en tailleur, les yeux fermés, et le souffle régulier. Non, elle n'est pas narcoleptique, elle médite. N'importe où, n'importe quand, même parfois en plein milieu d'une discussion. Souvent, en plein milieu d'une discussion. Quoi ? J'aurais oublier de précisé ce petit point ?

Elodie n'est pas parfaite, loin de là, et elle a justement Un défaut particulier : Elle a horreur qu'on la contredise... Oui, fâcheux pour quelqu'un qui fait des crises de rage lorsque sa tension augmente. C'est d'ailleurs cette contrariété qui est le plus souvent la cause de ses crises les plus mémorables. Ainsi, lorsqu'elle discute avec les gens, elle a tendance à n'aborder que des sujets plats et sans intérêt, pour justement ne pas s'énerver en cas d'opinion contraire. Ca a bien sur pour conséquence de faire d'elle quelqu'un de solitaire : Comment voulez-vous vous attacher à quelqu'un qui ne parle que de banalité ?

Moi je sais : On ne peut pas.

Tout comme sa mère avant elle, et comme sa grand-mère avant celle-ci, Elodie a des cheveux bruns. Avouer, vous vous attendiez à quelque chose d'autre, n'est-ce pas ? Et pourtant, tout chez Elodie déborde de simplicité et de quelconque, de ces fameux cheveux bruns clair à ses yeux chocolat, en passant par tout son petit corps frêle et par son teint très clair.

Mais faisons les choses dans l'ordre qu'en dîtes vous ?

Commençons par ses pieds. Oui, c'est vrai, ça peut paraître stupide de commencer par ses pieds, mais ce n'est pourtant pas si idiot que cela... Vous ne verrez jamais Elodie montée sur des chaussures ultra sexy ou ultra féminine, préférant privilégié le confort, elle préférera toujours porter de simple basquet, voir carrément être pied nu. Vous la verrez souvent pied nu, les deux gros orteils peint des deux couleurs dominante de sa tenue. Plus par goût personnel que par coquetterie.

Ensuite, remontons le long de ses courtes jambes. En fait, Elodie n'a pas de si petites jambes que ça, disons pour quelqu'un d'un mètre cinquante-huit. Oui, Elodie est petite, et ses jambes suivent le schéma de son corps tout entier. On pourra ajouter à cela qu'elles sont blanches, très blanches, car jamais, ou si peu, exposées à la lumière du soleil. Ainsi, il sera plus courant de voir Elodie en pantalon, Jean, velours, toile, selon saison, plutôt qu'en robe ou en jupe. Encore une fois, goût personnel.

Le torse maintenant. Bon, il faut que je vous l'avoue, Elodie a de tout petits seins. Mais vraiment minuscule. En fait, lorsqu'on regarde sa poitrine, on pourrait penser qu'elle a quinze ans. Une poitrine toute petite et constamment rangé dans ses bandages que mettent les grandes sportives pour ne pas être gêné. Forcément, ça fait perdre le peu de relief alors présent sur le corps de la jeune femme. Les tee-shirts, chemises, et autres hauts qu'elle porte n'aidant alors pas, elle préférera souvent les débardeurs dos nageur aux fines bretelles et autres bustiers.

Et nous voilà arriver à sa gorge, surmontée d'une simple ficelle noir au bout de laquelle pend un éclat de lame, dernier souvenir de feux ses parents. Et à son visage. Petite bouille à peine sortie de l'enfance pour être propulsée directement dans le monde des adultes, de grands yeux couleur chocolat, une petite bouche bien rose, aux lèvres bien déssinées, et un nez minuscule, à peine visible, léger relief sur cette figure uniforme. Celle-ci est entourée d'un simple carré raide et brun qui clos avec une terrible platitude un visage désespérément simple.

Ce qu'Elodie ressent à l'égard du conflit n'est pas bien compliqué à expliquer, mais peut-être l'est-ce plus à comprendre. Car tout comme ses raisons, elle ne comprend pas ce conflit. Malgré tous les morts, tous les blessés, toutes les familles détruites, pourquoi n'a-t-on pas tout simplement cessé de se battre ? Elle n'y comprend strictement rien, et pour cette raison elle n'a jamais voulu s'impliquer dedans.

A chaque histoire, il faut un commencement, la vie d'Elodie commence de manière bien quelconque : Elle naît une nuit d'Avril, de deux parents Hunters. Sa mère, Patricia Silver et son père Thomas Simpsons, sont deux Hunters plutôt doués, et ils vivent tous les trois dans un grand appartement de la forteresse.

Toute l'enfance d'Elodie sera bercée par les fréquents départs de ses parents, qui la laisse alors toute seule dans l'appartement. Bien sur, dans la forteresse, elle n'est pas vraiment toute seule, et puis, déjà à l'époque, lorsqu'elle n'est pas en entraînement, elle est une enfant sage. Alors, que ses parents la laisse seule, n'est pas vraiment un problème. Mais c'est également à cette époque que ce diagnostique son léger problème de rage. En effet, lorsqu'elle s'entraîne à une hypothétique fonction d'Hunter, elle semble comme exploser. Ce n'est plus alors la gentille et sage petite fille que tout le monde connait, mais une sorte de petit démon qui ne recule devant rien. A l'époque, on s'imagine que plus tard, elle fera une digne hunter, sans pitié, et un grand avenir lui est prévu. Bien sur Elodie en est fière. Ou plutôt est-elle fière de la fierté de ses parents. En effet, parce qu'elle semble promise à de grande chose, ils sont plus indulgent, plus gentils, et lorsqu'elle a ses instants de sagesse et de calme, ils se disent que ce n'est qu'un besoin de repos relatif à son âge.

Vous l'aurez compris, on attend alors beaucoup d'Elodie, et surtout, on attend d'elle des choses qu'elle ne contrôle pas. En effet, elle ne sait alors pas ce qui provoque ces crises, mais elle sait qu'elles sont de plus en plus fréquente, et qu'elle laisse chez elle ce je ne sais quoi de flou... Elle ne se souvient jamais totalement de ce qu'il s'est passé durant ces crises...

Et Elodie grandit. Et c'est probablement là que tout déraille. Bien sur, elle a toujours des excès de rage, elle est souvent violent, mais rien, il n'y a pas le moindre gène de Hunter dans son sang. Elle est brillante, mais seulement pour une Autre. Et c'est le drame. Ses parents la regarde avec surprise, avec inquiétude, avec incompréhension. Qu'est-ce qui a cloché chez eux ? Ils se querellent un nombre incroyable de fois, ce n'est plus le couple qu'ils étaient, ils n'arrivent plus à s'entendre, plus à se comprendre... il y a forcément quelque chose qui ne va pas... Eux deux sont Hunter, et elle... Elle est Autre ? Ce n'est pas normal.

C'est une chose qui a grandement marqué l'adolescence d'Elodie : Le normal. Qu'est-ce qu'il l'est, et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Elle, l'est-elle ? Elle s'isole. Non, elle n'est pas normal, si elle l'était, elle serait Hunter, comme ses parents, comme ses amis, comme tout ceux qui l'entoure, mais elle ne l'est pas. Elle n'est pas normal. A se murer dans cette interrogation, une distance s'installe finalement entre elle et les autres, entre elle et ses parents. C'est une période très douloureuse pour elle, car elle ne sait plus qui elle est, ce qu'elle est...

Et pourtant, ne désespérant pas, ses parents la gardent à l'appartement jusqu'au bout, espérant que, comme un talent caché, son talent de Hunter se révèlera bientôt, très bientôt.

Il meurt un soir alors qu'Elodie a dix-sept ans, sans savoir ce que leur fille est. Une autre, tout simplement. Bien sur, je pourrais vous parler génétique, vous démontrer par des histoires d'ADN, ce qui s'est passé au moment de sa conception, mais sincèrement, est-ce que ça vous intéresserait ? Je ne pense pas. Reprenons donc. Ils meurent. Tués par des sorcières. Plusieurs fois, Elodie s'interrogera, qui ? Où ? Comment ? Elle n'aura qu'une réponse à ces trois questions : Tu n'es pas des nôtres, tu dois allé vivre avec les Autres maintenant...

Une amie de ses parents, présentes au moment des faits, aura un dernier geste envers elle, et lui remettra un éclat du poignard de sa mère, celui-ci ayant explosé en même temps que sa mère mourrait. Elodie s'en fera un bijou qu'elle accrochera autour de son cou. Sans craindre de ne jamais se blesser. Cet éclat, c'est une partie de l'âme de sa mère, il ne lui fera jamais rien.

Aujourd'hui installée dans un minuscule appartement (à sa mesure) au sud de la ville, Elodie mène une petite vie sans réels aspérités, meublé par les différents conflits qui explosent autour d'elle, sans jamais n'y prendre part. Le conflit a tué ses parents, jamais elle ne pourra s'y mêler.

Mais qu'ils viennent, tous, ces agitateurs, qu'ils viennent, elle les connait, elle les a observé, tous, et elle sait qu'ils préparent quelque chose... quoi ? C'est bien la seule question qui occupe ses nuits...