Les Hunters n'auront qu'à bien se tenir! [PV Allistair &

S'il y a bien une chose qui était certaine en ce bas monde, c'était que cette chère Lilian ne se cacherait plus jamais de sa vie.

Hn? Pourquoi dis-je cela?

Et bien, la voici qui se baladait dans le quartier commercial, en pleine journée, alors que tant d'Autres s'y trouvaient. Jusque là, cela pourrait encore passer, mais, il s'agit de Lilian, là, et les choses ne s'arrêteront certainement pas là. Comme vous pouvez vous en douter, il y a se balader et... se balader. Non pas qu'elle n'était pas de nature totalement impudique -jamais vous la verrez gambader nue, il ne fallait pas abuser non plus- elle n'en restait pas moins insensible au froid et se couvrait peu. Or, avec la brise glaciale qui soufflait, une blonde habillée d'un mini short noir et d'un débardeur aussi turquoise que ses yeux, ça ne passait pas inaperçue.

Inutile de se demander ce que pensait les Autres, ou pire, les Hunters qui passaient par là. Sorcellerie, ça allait de soit. Elle aurait beau nier, de toute manière, personne ne la croirait.

Et elle s'en foutait.
Royalement.

Quiconque lui poserait problème se retrouverait avec une lame sous la gorge. Et un sort bien pire attendait les Hunters, s'entend. Qu'il était facile de tromper les gens! Elle paraissait si fragile, si douce, si enfantine, avec le sourire aux lèvres et le pas léger... Ses prunelles turquoise se posaient sur chaque objet proposé, cherchait un détail intéressant dans un des commerces. Après tout, elle ne se servait que peu, puisqu'elle vivait aux Tours et qu'elle s'habillait jamais bien chaud. C'était sur qu'en matière de tissus, elle faisait faire de sacrées économies à la ville. Oh, elle se nourrissait tout de même, n'allez pas croire.

Toute plaisante qu'elle était, cette balade manquait un peu de piment. A croire que les rares personnes susceptibles de l'ennuyer avaient déjà reçue une correction suffisante pour se méfier, que ce soit par la raillerie ou autre. Allons, allons, n'y avait-il personne pour lui adresser la parole, alors qu'elle se tenait là, devant une flopée d'étoles?

Non?

Même pas un charismatique sorcier qui passerait par là?

Et oui, car s'il y avait une chose de sûre, c'était que sa prochaine rencontre serait à la fois plaisante et regrettable. Riche, en tout cas. Même si Lilian ne le savait pas encore, la prochaine personne qu'elle rencontrerait serait Allistair, Second de Rosalie, excellent conseiller et... Oh, puis, vous verrez bien!

Tout ce qu'il y a à savoir, d'ailleurs, pour le moment, c'est qu'il fait partie des rares personnes que Lilian considérait comme étant un supérieur hiérarchique. Les vieux croutons du conseils pouvaient toujours aller voir ailleurs si elle y était, elle était dévouer cœur et âme à la lutte contre les Hunters.

Bien sûr, cela ne l'empêchait pas pour autant de faire sa tête de mule et de mener la vie dure aux deux leaders.
Quelle idée...

A

I

M

- Notre Lilian finirait-elle par vouloir se couvrir en plein hiver... ?

U

Cette voix... Bien sûr, qu'elle la connaissait, voyons. Allistair, donc. Que nous vaut le plaisir?

Enfin, c'était toujours un plaisir, voyons. Légère, elle fit volte face et leva ses prunelles d'eau vers son nouvel interlocuteur. Elle fronça légèrement les sourcils, ne s'attendant pas à le trouver si près. Mais quel sans gêne, mon cher! Cela ne dérangeait pas la petite blonde outre mesure, si ce n'était qu'elle n'appréciait pas être surprise de la sorte. Oh, et puis, après tout, elle n'en avait rien à faire!

Le froncement de sourcil disparut pour laisser place à un sourire amusé, quant à la remarque du jeune Second, qui, par ailleurs, semblait être sa façon de saluer les gens. Elle trouvait cela... Amusant. Oui, tout à fait, amusant. Même pas ridicule, hein, elle ne se moquait en aucun cas de lui! C'était juste le genre de personne avec lesquelles la miss aimait jouer, tout simplement.

Avouez qu'il était toujours hilarant de voir un charmeur faire un sourire et toutes ces pintades qui gloussaient dans la seconde. Une promenade avec Allistair était toujours synonyme de fou rire pour la Sorcière.

- Mais non, qu'est ce que tu me chantes là... Jamais il ne me serait venu à l'esprit de te priver d'une si jolie vue. En fait, je me demandais si je ne pourrais pas trouver du tissus pour un nouveau foulard.

Réponse bien franche, comme d'ordinaire, emprunte d'un ton assez espiègle et assortie d'un sourire qui l'était tout autant. Puis, intriguée, elle se penchant à droite, puis à gauche pour regarder derrière Allistair. Enfin, elle s'étonna, mimant la stupéfaction,

- Par tous les dieux, Ally chéri! Tu t'es débarrasser de la moitié... Non que dis-je, des trois quart de tes admiratices! Comment diable as-tu réalisé ce miracle?

Ce qui était bien avec Lilian, c'était sa vison des choses. Il lui arrivait de tout exagérer. Chose assez amusante, en soi, surtout lorsque l'on parlait du charisme du Second de Rosalie Adams... Sauf qu'il lui arrivait de ne pas exagérer tant que ça, mais passons. Elle le savait charmeur invétéré et en profitait à sa façon, point barre. D'ailleurs, sans plus ce soucier des potentielles groupies ou de son peut-être-futur-foulard, elle reporta son attention sur son vis-à-vis.

- Alors, quel bon vent t'amène si près de moi, cher ami?

Il était toujours intéressant de savoir ce qui amenait les gens ci ou là. Parfois, les explications pouvaient être un peu exubérante. Selon la façon dont elles étaient dites, le sens en changeaient. Ce qui était, selon Lil', encore plus fascinant.

La seule chose qui se trouvait être fascinante, pour le moment, était Ally lui même. Elle ne pouvait s'empêcher de le contempler, comme une gosse devant un adulte ou une personne un peu intrigante. Oh, elle ne s'extasiait pas non plus, ni ne bavait, il ne fallait tout de même pas abuser. Nous parlons de Lily. Mais la vérité restait la même: derrière son assurance et sa prestence, le Sorcier n'en était pas moins objet de curiosité et d'interrogation plus profondes que ce que les apparences laissaient voir.

L

- Mais non, qu'est ce que tu me chantes là... Jamais il ne me serait venu à l'esprit de te priver d'une si jolie vue. En fait, je me demandais si je ne pourrais pas trouver du tissus pour un nouveau foulard.

I

U

- Par tous les dieux, Ally chéri ! Tu t'es débarrassé de la moitié... Non que dis-je, des trois quart de tes admiratices ! Comment diable as-tu réalisé ce miracle ?

L

- Alors, quel bon vent t'amène si près de moi, cher ami ?

S

- Un vent fort agréable, damoiselle, de toute évidence,

quant à mes admiratrices, je crains qu'elles ne se soient senties quelque peu dépassées en me voyant aborder une si... élégante ?... créature,

A

- Et toi Lily adorée ?

tu n'es venu que dans le but de m'inquieter au sujet de l'une de mes vues favorites ?

Lilian fronça à nouveau les sourcils lorsque son vis-à-vis se permit de regarder ou bon lui semblait. Elle se demanda un instant s'il avait oublié de quelle violence inouie elle pouvait faire preuve, mais non, puisqu'il se ravisa bien vite. Enfin, pas assez vite pour ne pas s'être rincer l'oeil non plus, hein. Cela aurait été dommage de risquer gros pour ne rien voir. Une chance que la petite Lily ne soit pas prude. Elle était tout à fait consciente de la façon dont elle s'habillait et des égards conséquent qu'elle recevait. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle même, quoi que passé un certain stade, elle sévissait. Et là, attention, les dagues volaient bas...

Elle finit par hausser des épaules, désintéressée. Ce n'était pas demain la veille que ce cher Second pourrait la faire tourner en bourrique. S'il était séduisant et qu'elle lui concédait cet atoût, il ne pouvait malheureusement rien contre le caractère impétueux de Lilian. Il ne l'attirait pas outre mesure, point. D'ailleurs, il le savait, c'était peut être la une des raisons pour lesquelles il se permettait ces sortes de familiarités, évoquant ainsi une certaine complicité sans pour autant impliquer plus. En découlait alors une athmosphère agréable, propice aux rires, que Lily appréciait.

Saisissant une pomme à son tour et poursuivant sa route parmi les commerces, elle minauda:

- Voyons, voyons, Ally-chou, tu me flattes de trop.

Bien entendu, ce n'était qu'un rôle qu'elle se donnait, une suffisance factice qu'elle aimait se donner lorsqu'il s'agissait de ces jeux à la fois si adultes et si puérils. Divertissements comme un autre, me direz-vous. Elle reprit d'un ton plus las:

- Ma foi, je me promène comme tu peux le voir. Pour tromper l'ennui.

Il était vrai que ces derniers temps, l'activité était bien loin de son apogée. Elle ignorait ce que signifiait cette absence d'action aussi bien dans le clan des Hunters que dans celui des Sorciers, si ce n'était le fait qu'elle ne pouvait souhaiter la bienvenue aux stupides chasseurs quand bon lui semblait. Non seulement limitée par les ordres prudents de Rosalie, voilà maintenant que le gibier se faisait rare, la bonne blague.

Elle balada son regard aux teintes lagunes sur divers articles et vitrines, tout en corquant à pleine dent dans sa pomme. Tromper l'ennui, dans une ville pareille, cela restait quelque peu délicat. Lilian était une fille d'action, qui devait se dépenser au quotidien au risque de dépérir dans la morosité et la frustration. Heureusement, Allistair était là, à la hauteur de ses attentes, elle qui avait besoin de vie dans son quotidien.

Elle lui lança un sourire chalereux et mutin, avant de le taquiner:

- Ah mon cher Ally, si tu savais comme je suis lasse de ce manque de mouvement! Allons, distrait moi quelque peu. N'as-tu pas une anecdote amusante à me raconter? Un de tes déboires hillarants ou une ridicule aventure de taverne?

Ah, ça les histoires et les potins, elle en raffolait. Cela occupait toujours un peu, puis, cela révélait des choses parfois très révélatrices sur des personnes qu'on pensait avoir cerner. Par contre, ne demandez jamais à Lilian de vous en raconter: elle serait capable de vous relater un combat entier à la place. Dans ces moments là, la lueur qui brillait dans ses yeux se faisait inquiétante, traduisant une joie sauvage et sanguinaire. Comme le disait si bien Rosalie: "il ne fait pas de fier aux apparences". Là encore, Allistair était parfaitement au courant et n'avait rien à craindre.

I

L

A

L

- Ah mon cher Ally, si tu savais comme je suis lasse de ce manque de mouvement! Allons, distrait moi quelque peu. N'as-tu pas une anecdote amusante à me raconter? Un de tes déboires hillarants ou une ridicule aventure de taverne?

T

- Et bien ma douce,

bien qu'il soit fort difficile de trouver des "déboires" à mon sujet, je pense avoir de quoi rassasier votre soif de potins et votre indiscrétion. Voyons pour vos caprices... T'ai-je raconté la fois où, à moitié saoul sans doute sinon une abbération apreille ne me serait jamais venu à l'esprit, j'ai trouvé plaisant d'aller charmer une adorable créature, dans un bar... Qui s'est révelée être l'aimée d'un hunter franchement belliqueux ?

I

- Finalement ce pauvre bougre n'était vraiment bon à rien, comme beaucoup de ses pairs d'ailleurs. En revanche son amie...

I

- Satisfaite princesse ?

Si elle était satisfaite ? Oui, et non… Il n’y avait qu’elle pour ne pas se satisfaire totalement, alors qu’elle parlait au magnifique, au génialissime Allistair, Second de Rosalie Adams, jeune homme au charisme envoûtant. Bwarf, si elle se laissait enchanter ainsi, elle ne serait plus la même, seulement une poupée de plus, hein. Les petites anecdotes du Sorcier restaient pas moins intéressantes, cela va de soi. La façon dont il arrivait à se mettre dans le pétrin amusait assez l’adolescente pleine de vie. Normal, qui ne le serait pas ? Un blasé de la vie, peut être. Sauf que voilà, le problème se trouvait être ailleurs. A vrai dire, elle avait déjà entendu bien mieux, et même vu. Peut-être n’était il pas en forme, aujourd’hui, Ally-chéri ?

Lily’ minauda puérilement :

- Satisfaite ? Si je suis… satisfaite ? Allons, mon cher, cette anecdote est certes amusante, mais elle ne vaut pas la fois où tu t’es amusé à soulevé les jupes en te servant de la télékinésie… Ainsi que la monumentale gifle que tu t’es pris ce jour là.

En effet, ce genre d’expérience étaient toujours drôles, du moment que le burlesque n’atteignait pas la petite Lilian. Si le cas venait à se produire, cette dernière pouvait devenir quelque peu violente. Pauvre farceur, me direz-vous, hein ? Messieurs, la gente masculine ne peut désormais plus s’amuser à sa guise, non. Ces temps là sont révolus. Allons, rassurez vous, pour le cas d’Allistair –personne qu’elle considère comme étant son ami-, elle n’a pas sortit les couteaux. Toutefois, je déconseille à quiconque d’essayer d’en faire autant. Autrement, elle ne répondra plus de rien.

Passons les avertissements.

Justement, en parlant de couteaux, Lilian venait de reprendre ses habituels tics. Maintenant qu’elle avait terminé sa pomme, qu’elle en avait jeté le trognon dans une poubelle au passage, d’un ample geste, sans y prêter la moindre attention, elle sortit une petite dague d’un fourreau à sa ceinture et commença à faire glisser la lame entre ses doigts, à la faire tournoyer, bondir dans les airs, comme s’il s’agissait d’un vulgaire jouet ou d’un simple objet inoffensif. D’ailleurs, vous savez certainement que Lilian baladait tout un arsenal sur elle, n’est ce pas ? Pourtant, elle devait être douée pour cacher ses armes, puisque, de prime abord, on n’en voyait aucune… Tout œil alerte, cependant, pouvait en distinguer quelque une, en plus de celle qu’elle rangeait à sa ceinture. Uh ? Ne voyez vous pas, une pochette de l’autre côté de sa ceinture ? Elle y plaçait diverses armes de jets, dont des shuriken et des dagues de jets. Un bon début, me direz-vous. Et sous les larges bracelets de cuirs, qui couvraient ses avant bras ? Des stylets, armes discrètes parfaites pour les assassins. Bien sûr, des lames courtes, se trouvaient aussi dans les fourreaux dissimulés dans ses bottes… Et bien d’autre détails encore, que je ne mentionnerais point : il faut garder les secrets de Lily comme il se doit, voyons. Oh, je dirais peut être qu’il faut se méfier des aiguilles, mine de rien. Cela était assez douloureux, habilement utilisé –parce que non, nous ne parlons pas ici d’acuponcture-, cela se cachait aisément, et cela pouvait même être empoisonné. Vous voilà avertis.

A contrario, mademoiselle s’affichait clairement, visant le tape-à-l’œil. Elle portait sur elle toute une panoplie de breloques en tout genre, que ce soit les perles dans les cheveux, les bracelets en tout genres, les colliers, les bagues, autres bijoux et accessoires. On pouvait se demander comment ce bout de femme pouvait supporter tant de poids, puisque la logique voudrait que toutes choses ait son poids, et que, dans le cas de l’acier, qu’il ne soit pas moindre. Preuve qu’elle cachait bien son jeu, hein ?

Bref, tout en s’amusant avec sa dague, elle poursuivit :

- Dis-moi, ô mon prince… N’aurais-tu pas quelques informations intéressantes pour une chasseresse telle que moi ? Tu sais que je suis avide du sang des Hunters

Ben, oui, il ne fallait pas croire que Lilian trouvait ses proies en un claquement de doigts, sinon, cela se saurait. Il n’y aurait même plus de Hunter à l’heure actuelle, à moins qu’elle ne fut tuée dans l’un de ses affrontements –ce qui n’aurait rien eut d’étonnant vu la tête brûlée qu’était la jeune femme. Quoi qu’il en soit, il fallait à la Sorcière du Feu des renseignements concernant les déplacements des Hunters. Mines de rien, ils savaient se dissimuler un minimum, et la population des Autres restait plus importante. Allistair était son ami, n’est ce pas ? Son complice, tout du moins. Il pouvait, en tant que Second, avoir accès à certaines choses… intéressantes. Alors, voilà, Lilian demandait, tout simplement.

Uh ? Oh, le jour où elle n’aurait plus du tout le moyen de se procurer ce dont elle aurait besoin pour débusquer du Hunter, elle se contenterait de se diriger directement vers la Forteresse…

A

M

E

P

- Des infos ma tendre chasseresse ?

et bien... On dit qu'ils sont assez nombreux entre les murs de la forteresse.

I

E

pas impossible

- Ah... Attend... J'ai quelque chose qui me revient... Il paraît qu'il y a... Flûte, je ne me souviens plus exactement...

C

- Peut-être à l'ouest... ou pas...

A

Lilian observait d’un œil distrait les amusements aussi puérils qu’adultes de son supérieur et ami. Oh, elle avait l’habitude, ce n’était pas comme si ce genre d’activités venant d’Allistair avaient quelque chose de hors du commun, loin de là. Si elle appréciait ? Non, ce genre de vue ne la charmait pas le moins du monde et cela la laissait toujours aussi blasée que de voir à quel point les Autres pouvaient être dépourvus de bon sens. Comment diable ne pouvaient-ils pas remarquer qu’il s’agissait là de l’œuvre mesquine d’un Possesseur de Don ? Comment toléraient-ils seulement qu’on soulève des jupes à la volée ? Pour sûr, s’il avait été question d’un de leur semblable, la plupart de ces demoiselles se seraient permises d’étaler elles aussi leurs mains dans la figure d’un grossier personnage. D’ailleurs, Lilian ne se serait pas laissée faire. Hunter, Sorcier ou Autre aurait subit le même châtiment : une paire de claques bien ardentes, et ce au sens propre du terme.

Certes, Ally ne se bornait pas à être un grossier personnage, mais aussi un séduisant jeune homme au sourire ravageur et à l’indéniable succès. En cela, elle pouvait lui pardonner. Mais pas à ces gloussantes dindes et à ces vierges effarouchées, ça non. Enfin, toute la logique de cette chère Lily était là –si l’on pouvait encore parler de logique- justifiant plus ou moins son désintérêt le plus total quand aux distractions futiles de son ami. Oh, ne vous inquiétez pas. La prochaine distraction du même ami ne serait pas prise de la même façon.

Ben voyons.
Espérer de Lilian qu’elle le supplie? Qu’elle se mette à genoux ? Qu’elle lui livre son corps, qu’elle le paie en nature, tant que vous y êtes ! Non, non, il ne s’agissait pas là de la façon de penser de Lilian, mais alors pas du tout. Elle savait qu’Allistair aimait se faire prier, et alors ? Il devrait savoir qu’elle restait indomptable, ardente petite flamme, insaisissable de par son mystère tout comme sa sincérité. Une personne très contrastée, somme toute, puisqu’elle ne parlait jamais de tout ce qui lui était personnel, mais pouvait se montrer d’une franchise effrayante. D’ailleurs, elle ne tarderait pas à le prouver, regardez.

- Ally, mon chou, j’ai horreur quand tu joues les gamins de la sorte. Tu en deviendrais presque d’un banal écœurant.

Voilà qui était dit. Elle affichait une moue contrariée, qu’on aurait pu penser mignonne si ses yeux turquoise ne s’étaient pas fait foudroyants et si elle ne jouait pas avec une lame aussi aiguisée que celle qui voletait entre ses doigts habiles. Pour un peu, elle aurait demandé un coup de main à Rose. N’oublions pas que le jeune homme ci-présent gardait un souvenir assez vif de l’électricité en général, ce qui amusait beaucoup Lilian. Enfin, là n’était pas la question, revenons-en à l’instant présent, où la douce Lilian va essayer d’extorquer ses précieuses informations.

- Tu sais, je comprends que je sois désirable, mais tu devrais savoir que ma pureté est déjà réservée et que je ne puis céder à tes avances. Par conséquent, tout chantage est inutile.

Pureté ? Sans commentaire.

Soudain plus légère, presque lunatique, elle fit un tour sur elle-même, étonnant quelques passants dans la foulée. Et d’un ton tout aussi léger, transpirant l’innocence, suintant l’insolence, elle poursuivit, un éclat espiègle animant ses prunelles turquoises :

- Après, si je m’ennuie trop, tant pis, j’irais directement à la Forteresse. Les personnes qui me l’ont sous-entendu –ironiquement, certes- sont tellement nombreuses que j’en suis toute intriguée !

Uh…
Cela sous-entendrait-il que notre jeune demoiselle voulait que ce cher Allistair ait la mort d’une blondinette sur la conscience ? Possible. Néanmoins, il fallait voir le bon côté des choses : elle en éliminerait quelques violents et stupides chasseurs dans la foulée.

A

M

- Ally, mon chou, j’ai horreur quand tu joues les gamins de la sorte. Tu en deviendrais presque d’un banal écœurant.

L

- Tu sais, je comprends que je sois désirable, mais tu devrais savoir que ma pureté est déjà réservée et que je ne puis céder à tes avances.

A

- Par conséquent, tout chantage est inutile.

L

C

H

A

C

A

- Mon adorée flammêche, n'allez donc point vous éteindre sous le souffle nauséabond des Chasseurs, votre éternelle absence me laisserais démuni et fort triste bien que ma conscience resterait vierge. Ne serait-ce pas stupide et... pitoyable, pour une si farouche enchanteresse que d'aller périr dans le nid des Charognards ? Quelque peu... insultant ?

S

L

ilian lança un regard peu amène à ce cher Allistair, faisant étinceler ses prunelles turquoise de fureur. Flammèche ! Il avait osé proférer ce surnom en extérieur, près des oreilles indiscrètes alors que son don était son arme secrète ! Elle qui espérait toujours qu’on la croit sans défense puisqu’elle n’avait que des armes blanches sur elle, se délectant de brûler sournoisement tout ennemi, de le surprendre, de l’impressionner ! Ah, pauvre d’elle, vraiment, que de se coltiner ce beau parleur beau tout court qui la mènerait à sa perte.

A

insi, il ne voulait pas lui dire ?
Hmpf, tant pis alors.

A

dorable gamine boudeuse, elle savait que de toute manière, elle ne gagnerait pas ce combat. Mais en toute honnêteté, elle ne pouvait pas s’empêcher d’étudier la possibilité de foncer tête baissée chez nos amis Hunters. Vous comprenez, même si tout cela était vain, elle ne vivait que dans cette optique : chasser les Chasseurs. En cela, elle avait là une occasion de mettre fin à son existence tout en satisfaisant de son but. Si elle ne tombait pas directement sur Drylen d’Al Kersen, bien entendu. Là, ce serait quelque peu problématique.

L

ily, la douce Lily était cependant trop jeune pour mourir, et peut être en avait-elle conscience, quand bien même elle ne craignait pas la mort. L’ardente petite Sorcière préférait donc taire le sujet pour le moment : elle ne voyait pas l’intérêt de faire part de ses convictions et de ses plans futurs à Allistair. Ce serait même certainement stupide, elle craignait qu’il soit capable de tout faire capoter.
Craintes inutiles ou non ? Seul le concerné le savait, je suppose…

D

’un pas droit et fier, elle passa devant Ally pour poursuivre la promenade.
Ce qui était insultant, selon elle, plutôt que de plumer quelques charognards pour crever ensuite sous leurs serres sournoises était le fait qu’on lui accordait moins de confiance qu’elle en aurait souhaité. Si ce n’était pas vraiment le cas, elle en avait pas moins l’impression de ne pas être estimée à sa juste valeur. Valeur qui soit dit en passant, ne valait pas celle d’un second, quoi qu’elle puisse en dire.
Le rapport de force n’a pas grand-chose à voir dans une telle affaire, bien entendu, mais n’oublions pas que nous parlons là de Lilian Shester, une folle Chasseresse survoltée. Il était fréquent qu’en sa présence la température monte soudain… Un peu trop même. Heureusement, elle restait quelque peu modérée dans ses ruminations pour le moment et le changement était à peine remarquable sur un thermostat.
Pour l’instant.

P

rise d’une soudaine inspiration, elle fit volte-face, s’arrêtant de nouveau et pencha la tête sur le côté, soucieuse.

- Dis-moi, Allistair…

E

lle marqua une courte pause, elle-même surprise par le sérieux qui l’habitait soudain.

- Outre toutes les futilités, as-tu un objectif concret à réalisé ?

C

ette question lui était venue à l’esprit, d’un coup. Elle venait de se rendre compte qu’elle ne connaissait certainement que la surface de la personnalité de son supérieur. Pourtant, elle s’était pensée plutôt proche de lui. C’était en considérant le fait qu’il était possible qu’il ne la connaisse pas aussi bien qu’elle le croyait que la réciproque s’était présentée à elle.
Une évidence, somme toute.
Une évidence néanmoins cruelle, en un sens. L’origine de l’air préoccupé de Lily, aussi. Leur relation n’avait-elle été jusque là qu’un amas de stupidités, de puérilités, comme deux gosses qui n’ont de cesse de se fréquenter que pour jouer ? Alors que dans le fond, chacun conservait jalousement les secrets de son existence, se renfermant sur un individualisme obscur et se calfeutrant dans une sensation de pseudo-sécurité ?

S

i ce n’était pas forcément le cas d’Allistair, Lilian commençait à envisager le fait qu’elle était ainsi… Lentement, la perfide sensation rampait jusqu’à elle, sifflant, insinuant qu’elle n’était faite que d’apparences et d’une immonde perfidie, comblant sa faiblesse d’illusions.